• Drapeau du Sénégal

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    Drapeau du Sénégal
    Drapeau du Sénégal
    Utilisation Drapeau et pavillon national
    Proportions 2:3
    Adoption 1960 comme drapeau et pavillon
    Éléments Tricolore de bandes vert, jaune et rouge de même taille avec une étoile verte au centre.

    Origines des couleurs et dimensions [modifier]

    Le drapeau de la République du Sénégal est composé de trois bandes vertes, or, rouges, verticales et égales. L'étoile verte à cinq branches se trouve au centre de la bande or.

    • La couleur verte : les sénégalais pensent que le vert représente la couleur du prophète pour les musulmans, de l'éspérance pour les chrétiens ou de la fécondité pour les animistes. La couleur Pantone est 361 ou RGB 30 181 58.
    • La couleur or : serait le signe de richesse et le fruit du travail et en même temps, couleur des Arts et des Lettres ; couleur de l'Esprit. La couleur Pantone est 116 ou RGB 252 209 22.
    • La couleur rouge : elle rappellerait la couleur du sang, de la vie, du sacrifice par toute la Nation et la lutte contre le sous développement. La couleur Pantone est 186 ou RGB 206 17 38.
    • L'Étoile verte : est un signe panafricain et d'ouverture vers les cinq continents avec ses cinq branches. Cette étoile est verte pour signifier l'espoir de la Jeune Indépendance de la République du Sénégal. La couleur Pantone et RGB sont les mêmes que celle de la bande verte.

    À noter, qu'il n'y a aucun décret concernant la largeur des bandes, les couleurs du drapeau ou l'échelle de l'étoile.

    L'étoile représente aussi pour les musulmans, les 5 pilliers de l'islam, cette étoile est plusieurs fois représenté sur les drapeaux de pays muslsumans comme le Mali ou la Mauritanie.

    Naissance progressive [modifier]

    1817 : Le Sénégal est une colonie française donc le drapeau est celui de la France.

    Drapeau du Sénégal en 1958 avant l'indépendance

    1958 :

    • Le drapeau du Sénégal est sur fond vert avec une étoile jaune à cinq branches. Il est basé sur celui de l'Union Progressiste Sénégalais (actuel parti socialiste du Sénégal) qui avait une étoile rouge.
      • 28 septembre 1958 : suite à un référendum, le Sénégal devient un état membre de la Communauté (regroupant des États autonomes).
      • 15 novembre 1958 : Création de la république du Sénégal.
    • Le drapeau tricolore du Soudan Français (actuel Mali) est le même que celui de la France mais avec au centre, un « Kanaga » (symbole africain qui représente un danseur). Le « Kanaga » aurait été proposé par L. Sédar Senghor, futur président du Sénégal.

    1959 - 1960 :

    • janvier 1959, le Soudan français (actuel Mali) et le Sénégal forment la Fédération du Mali : les bandes tricolores bleu, blanc rouge du drapeau de la France sont remplacés par du vert, jaune, rouge avec toujours le « Kanaga » au centre.
    • 4 avril 1960, indépendance de la république du Mali et de la république du Sénégal.
    • 20 Juin 1960, indépendance de la Fédération du Mali.

    20 août 1960, la république du Sénégal adopte le drapeau de la Fédération du Mali :

    • Afin de ne pas choquer les musulmans, le symbole du « Kanaga » est remplacé par une étoile verte à cinq branches
    • le Mali gardera le « Kanaga » jusqu'au 1er mars 1961 puis opte pour une bande or centrale vide

    République du Sénégal (fr)

    Drapeau du Sénégal
    (Détails)


    (Détails) Devise nationale : Un Peuple, Un But, Une Foi Langues officielles Français et langues nationales : Wolof, Peul, Sérère, Mandingue, Soninké, Diola Capitale Dakar
    17° 28' 24.06 O
    14° 43' 29.06 N
    Plus grande ville Dakar Forme de l’État
     -
    Président
    Premier ministre République parlementaire
    Abdoulaye Wade
    Cheikh Hadjibou Soumaré Superficie
     - Totale
     - Eau (%)
    Classé 85e
    196 722 km²
    2,1% Population
     - Totale (2005)
     -
    Densité Classé 72e
    11 658 000 hab.
    59.26 hab./km²
    Indépendance
     - Décolonisation De la France
    4 avril 1960 Pays limitrophes  Mali
     Mauritanie
     Guinée
     Guinée-Bissau
     Gambie Gentilé Sénégalais IDH (2003) 0.458 (taux faible) 157e sur 177 pays classés [1] Monnaie Franc CFA (XOF) Fuseau horaire UTC 0 Hymne national le Lion rouge Domaine internet .sn Indicatif
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    Carte du Sénégal
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  • SENEGAL
     
    HISTOIRE

    Statue de Lat Dior à DakarL’histoire du Sénégal est très riche, et même si nous n’avons pas de traces écrites, les différents récits ainsi que les légendes montrent à quel point grands hommes, guerres et conquêtes font de ce pays ce qu’il est actuellement. Le symbole du passé du Sénégal est bel et bien les fameux mégalithes que l’on trouve dans la région du Saloum et qui n’ont d’équivalent en Afrique qu’en République Centrafricaine. Le royaume Djolof, noyau de l’actuel Sénégal a été fondé par un Ndiaye (ce nom de famille existe encore !). Le Roi Ndiadian Ndiaye, aurait ainsi rassemblé les tribus wolof au début du 14e siècle. D’après des écrits précis de missionnaires portugais, ce royaume aurait disparu en 1549, à cause du Roi Amari Fall (notez également ce nom omniprésent de nos jours), prince du Kayor (contrée du Djolof) qui annexa le Baol (contrée du Kayor).

    Canar Fall, chef du Baol Occidental 1904 Les décennies suivantes marquent une certaine instabilité qui renforcera le pouvoir colonial portugais. En 1456, les Portugais dirigés par le Commandant Molto (vénitien ), débarquent au Cap Vert. Néanmoins le premier véritable comptoir commercial est ouvert par les Hollandais en 1617, avec la construction de deux forts sur l’île de Gorée. Plus au Nord c’est St Louis qui est convoitée pour sa position stratégique à l’embouchure du fleuve Sénégal qui ouvre la porte de l’exploration des terres via le fleuve. Français et Anglais convoiteront St Louis. En 1677, Les Français deviennent définitivement maîtres du Sénégal avec la prise de Gorée que les Anglais tenteront (et parfois réussiront momentanément) de prendre jusqu’en 1815. L’année 1659 marque l’implantation militaire et commerciale des Français à St Louis (île de Ndar). Jusqu’en 1816, date du Traité de Vienne, la position stratégique de St Louis et de Gorée pour le commerce des esclaves feront qu’elles tomberont régulièrement aux mains de la couronne britannique.

    Photos : à droite Canar FALL, chef du Baol Occidental en 1904, cliquez sur la photo pour agrandir, à gauche, statue de Lat Dior à Dakar, ci-dessous timbre sénégalais commémorant la mort de Lat Dior

    Lat Dior, bataillePendant ce temps les royaumes noirs du fleuve sont décomposés par les invasions maures et Toucouleur. Dans les années 1850, les français changent radicalement leur politique économique en exploitant désormais l’arachide au lieu de la gomme. C’est également l’époque de la conquête de l’intérieur. Protêt édifie un véritable camp à Podor et en quatre ans repousse les Toucouleurs (1854). Cette même année, Faidherbe accentue la présence militaire française dans le Nord jusqu’à battre les Maures. La région est définitivement conquise et pacifiée avec la défaite du chef Toucouleur ElHadji Omar en 1859. Mais cette ardeur du colonisateur est freinée par des résistances très violentes à l’intérieur du pays : Maba Diakhou Bâ - Lat Dior Diop - Alboury Ndiaye - Mamadou Lamine Dramé - Fodé Kaba- Aline Sitoé Diatta.

    &  Lat Dior le résistant de Ferrando-Durfort 

    Le comptoir de Carabane à l’embouchure de la Casamance ouvre peu à peu la voie de l’actuel Sénégal. Le Cayor, dernière des provinces côtières insoumises n’est pacifiée qu’en 1885 après avoir été rendue puis reprise à Lat Dior. En 1900, même si toutes les terres intérieures n’ont pas été explorées, tous les royaumes se sont rendus à la France exceptée la Casamance dont la multitude des chefs rend difficile tout accord politique. Dakar fondée en 1857 devient le siège du gouvernement de l’AOF en 1895 et sera décrétée avec St Louis Gorée et Rufisque communes française en 1916. C’est à cette époque que les missionnaires commencent à évangéliser avec un succès très moyen le pays Sérère et la Casamance.

    Tirailleurs sénégalais au garde à vous Les anciens combattants : Comment ne pas rencontrer lors d’une visite au Sénégal ces anciens combattants qui durant les guerres où la France fût impliquée vinrent donner leur vie pour ce pays si lointain. L’image du tirailleur sénégalais est vivace au Sénégal. Elle remonte pourtant à fort longtemps. C’est Faidherbe qui créa ce corps de soldats en 1857 en vue de conquérir le Nord du Sénégal. D’abord basé à St Louis, le premier Bataillon de Tirailleurs Sénégalais rattaché à l’Infanterie de Marine va se multiplier pour être présent au Soudan ou au Niger quelques années plus tard. Entre 1914 et 1918, 180 000 tirailleurs sénégalais sont recrutés pour aller combattre en France (sur ces 180 000 tirailleurs sénégalais, une minorité est en fait sénégalaise). 30 000 vont y mourir.

    Tirailleurs sénégalais sur le champs de Bataille en EuropeJusqu’en 1962, ils interviendront successivement au Maroc, en Syrie, en France, en Tunisie, au Tchad et en Indochine. Évidemment de moins en moins nombreux (les derniers combattants en Indochine ont aujourd’hui plus de 60 ans) ils se rappellent avec fierté de leurs combats gagnés. Ils sont souvent décorés et se rendent en uniforme à chaque commémoration organisée par l’armée Française au cimetière militaire de Bel-Air. La pension donnée par l’ambassade de France leur permet de vivre assez confortablement malgré l'injuste différence de traitement avec leurs compagnons d'arme français. Chose curieuse, malgré les souffrances endurées à l’époque de la guerre, beaucoup de ces hommes seraient prêts aujourd’hui à y retourner. Les festivités commémoratives qui se sont déroulées à Toulon en août 2004 en souvenir du débarquement de Provence leur ont rendu hommage.

    Photos : à droite, un poilu sénégalais de la première guerre mondiale et à gauche, des tirailleurs sur le champs de bataille.

    &  La révolte des tirailleurs sénégalais à Cayenne, 24-25 février 1946 de R. Alexandre 

    Les 4 Communes(1916) : Les Quatre Communes montrent à quel point le Sénégal a toujours été le pays africain préféré de la France. En effet, dès 1916 et pour remercier le Sénégal de son terrible effort de guerre les habitants des communes de St-Louis, Rufisque, Gorée et Dakar se virent attribuer la citoyenneté française. De nombreux Dakarois tentent aujourd’hui, documents de l’époque à l’appui, d’obtenir un passeport français prétextant de la nationalité française de leurs parents.

    L’Histoire des migrations : L’histoire des migrations au Sénégal est très riche et parfois très floue. Les croyances traditionnelles véhiculées par les griots se mélangent souvent aux travaux des historiens et ethnologues. Plusieurs exemples prouvent cet imbroglio. Les Bassaris par exemple viendraient selon certains du Togo, selon d’autres (très sérieux) ils se rapprochent des Zoulous d’Afrique du Sud. Leur langue en tous les cas n’est pas nigero-soudanaise et ne ressemble donc à aucune. Les Peulhs viendraient eux aussi de très loin puisque qu’on leur attribue des origines ethiopiennes et somaliennes de part leurs caractéristiques physiques (traits fins, la peau très claire, élevage comme activité traditionnelle, etc...). Les Sérères viendraient eux selon le défunt professeur Cheikh Anta Diop du Sud de l’Egypte. Le peuple d’origine de la Casamance serait les Baïnouks qui auraient été présents bien avant l’arrivée des Diolas. Ces mêmes Baïnouks qui auraient de nombreuses similitudes avec les Bédiks du Sénégal Oriental qu’on a plutôt tendance aujourd’hui à apparenter aux Bassaris !!! Quant à Dakar, elle n’a été «wolofisée» que récemment puisque le peuple d’origine de la presqu’île du Cap Vert est le peuple Lébou qui s’est depuis presque totalement wolofisé (du moins dans la langue !). Bref, comme vous le voyez, l’histoire des migrations au Sénégal est très riche et très intéressante. Si vous en savez plus n’hésitez pas à m’en faire part !
    Photo à gauche : un couple mankagne en Casamance

    Voir aussi le dossier "kinkéliba" présentant une entreprise prospère de récolte de kinkéliba par l'entrepreneur Ferdinand Toustou durant l'entre-deux-guerres.
    Voir aussi la page de documents historiques sur le Sénégal (cartes anciennes, infos, publicité)...

    LES REGIONS

    Chaque région du Sénégal a son originalité et vous fera découvrir un paysage, une ethnie, un écosystème différent.
    Voir également les cartes détaillées des villes et régions








    Dakar et la presqu'île
    Dakar, Ngor, Yoff, Gorée, Ouakam, etc
    Région de Saint-Louis
    Saint-Louis, Richard-Toll, Podor, Bakel, etc
    Petite Côte
    Mbour, Nianing, Joal, Saly, La Somone, Warang, etc
    Haute-Casamance
    Kolda, Velingara, Sédhiou, etc
    Basse-Casamance
    Ziguinchor, Cap Skirring, Oussouye, Kafountine, etc
    Sénégal Oriental
    Kédougou, Tambacounda, Salémata, Bandafassi, etc
    Sénégal Central
    Thiès, Kaolack, Djourbel, Tivaouane, Louga, etc
    Siné Saloum, Fatick
    Djiffer, Mar Lodj, Ndangane, Sokone, Palmarin, etc
    Dakar et sa région

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  • Pour l’annulation de la dette

    PAR Charlotte Bozonet - journaliste


    La bourse ou la vie. Un slogan (trop) simple mais qui résume bien le dilemme auquel sont confrontés les pays du Sud.

    Rembourser ou se développer. Les pays pauvres n’ont pas le choix. Chaque jour ils remboursent près de 100 millions de dollars. Cette dette colossale hypothèque fortement leurs chances d’atteindre les OMD. La coalition “ 2005 : plus d’excuses ! ” et les associations regroupées dans la campagne "Assez de promesses - Annulons la dette ! " (1) en appellent à l’annulation immédiate de la dette des plus pauvres et plaident pour un droit international de la dette.

    L’étau de la dette En 2003, les pays à faible revenus ont payé 39 milliards de dollars de remboursement alors qu’ils n’avaient reçu que 27 milliards de dollars au titre de l’aide publique au développement. En moyenne, les Etats africains consacrent 38% de leur budget au service de la dette (2). Comment, dans ces conditions, comment les pays en développement pourraient-ils mener de véritables politiques sociales ? L’annulation totale de la dette est une priorité. Adoptée le 13 janvier dernier, une résolution du parlement européen reconnaît que "les initiatives antérieures (...) restent inadaptées dans le contexte actuel de la mondialisation économique."L’initiative pour les pays pauvres très endettés (IPPTE) n’a, en effet, pas atteint l’objectif que le G7 de Cologne (1997) lui avait assigné : alléger durablement la dette pour lutter contre la pauvreté. Au total, moins de 5% des dettes des pays en développement auront été annulées. Sans compter le fait que la plupart de ces annulations porte sur des créances qui, de toutes façons, n’auraient pas été honorées. "Le fait que la résolution ait pu réunir une majorité de députés est une indication du retour en force de la problèmatique de la dette à l’agenda international", s’est félicité le Comité pour l’annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM France) qui appelle toutefois à aller plus loin "en exigeant des mesures claires d’anulation".

    Vers un droit international
    La prééminence des droits fondamentaux des populations sur le remboursement de la dette doit aussi être reconnue. Qu’est-ce qu’une dette soutenable ? A partir de quel niveau un pays peut-il être considéré comme incapable de rembourser ? Comment préserver les budgets sociaux ? La coalition demande que la France prenne l’initiative de convoquer une conférence internationale rassemblant créanciers, débiteurs et société civile pour établir un véritable droit international de la dette.
    Les responsabilités de l’endettement incombent autant aux pays débiteurs qu’aux pays créanciers qui se sont souvent montrés négligents dans l’octroi de prêts. Le traitement de la dette obéit aussi à des considérations politiques. C’est le cas de l’Irak dont 80% des dettes ont été rapidement annulées en novembre 1984. La coalition "2005 : plus d’excuses ! " entend pointer les responsabilités de la France . Elle demande la création d’un audit parlementaire chargé d’établir un audit complet des créances françaises. Certaines d’entre elles s’expliqueraient par un "soutien financier irresponsable voire parfois criminel" à des régimes africains "amis de la France".Une "dette odieuse" dont l’annulation serait "un acte de justice et non seulement de solidarité".
    Le système de la dette assure une mainmise des créanciers sur les pays débiteurs. Début février, les pays du G7, réunis à Londres, ont annoncé leur intention d’annuler 100% de la dette publique de certains pays du Sud pour leur permettre d’atteindre les OMD. Des annonces qui devront être suivies d’effets. La coalition internationale y veillera.

    (1)"Assez de promesses - Annulons la dette !", Campagne d’ Agir Ici, Coordination Sud, la Plate forme Dette et Développement, la Plateforme pour la réforme de la Coface, et le Réseau pour la réforme des institutions financières internationales.

    (2) Le service de la dette correspond au remboursement du capital emprunté et des intérêts.

    Fardeau de la dette extérieure des pays en développement

    > Allègement de la dette : l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE)

    > Annulation de la dette ?

    2 450 milliards de dollars : tel est à peu près le stock de la dette des pays en développement à la fin 2001 - soit 450 milliards de dollars de dette multilatérale, 500 de dette bilatérale et 1 600 de dette privée - alors qu'elle était d'environ 560 milliards de dollars en 1980. Le poids de l'endettement des PED s’accroît depuis trente ans, sans remède efficace.
    Amorcée par la crise mexicaine de 1982, avec sa rupture de paiements, la crise de la dette a entraîné la création des plans d'ajustement structurels (PAS) : les pays en développement, afin d'éviter des cessations de paiement, ont été tenus de passer des accords avec les institutions financières internationales, garantissant l'assainissement de leurs finances publiques, et le retour à l'équilibre de leurs balances des paiements. Ces programmes ont entraîné des politiques de privatisation sans garde-fous, et des coupes sombres dans les dépenses publiques, notamment de santé et d'éducation.
    Les critiques de l'UNICEF, du PNUD et plus récemment de nombreuses ONG ont commencé à être entendues, mettant en cause, non seulement les politiques des institutions financières internationales, mais aussi les gouvernements et pouvoirs locaux, responsables d'inégalités et de corruption.

     

    Allègement de la dette : l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE)

    Le Groupe des Sept (G7) a lancé une Initiative en faveur des pays les plus pauvres très endettés (PPTE), lors du sommet de Lyon en juin 1996 et en a confié l’exécution au système de Bretton Woods.
    Cette initiative, renforcée en 1999, lors du sommet du G7 à Cologne, repose sur l'idée qu'une réduction globale de la dette est une condition nécessaire au développement des pays les plus pauvres.
    Elle prend acte des limites d'une approche bilatérale de la dette, au sein d'organismes tels le Club de Paris, groupe informel de pays industrialisés créanciers, spécialisé dans la normalisation des défauts de paiement des pays en développement.

    Plusieurs critères sont définis pour bénéficier de ce traitement :
    • une dette "insoutenable" (rapport du volume de la dette compris entre 200 et 250% du PIB, rapport du service de la dette aux exportations compris entre 20 et 25%) et un PIB (produit intérieur brut) annuel par habitant inférieur à 875 dollars. Ce qui revient à écarter des pays "insuffisamment endettés" (tel Haïti), ou au PIB trop élévé (Indonésie).
    • en contrepartie, les pays éligibles sont censés mettre en œuvre des politiques de réduction de la pauvreté, sous l'égide du FMI.

    42 pays ont été listés, dont seulement 37, actuellement, ont vocation à bénéficier d'allègements de leur dette.

    Les institutions financières estiment que, combinées à d'autres mécanismes traditionnels d'allégement et à des annulations volontaires additionnelles de dettes bilatérales, ces opérations devraient permettre de réduire la dette de ces pays des deux tiers environ en moyenne en valeur actualisée nette.
    Selon le FMI, "Pour que la réduction de la dette ait un effet tangible sur la pauvreté, les ressources qu'elle libère doivent servir à améliorer le sort des pauvres. Avant la mise en place de l'Initiative PPTE, les pays admissibles dépensaient en moyenne un peu plus pour le service de la dette que pour la santé et l'éducation combinées. Ce n'est désormais plus le cas pour les 30 [en 2007] premiers bénéficiaires de l'Initiative PPTE : tous allouent aujourd'hui près de quatre fois plus de ressources, en moyenne, aux services sociaux qu'au service de leur dette, et tous ont notablement accru la part de leur budget qui est consacrée à la santé et à l'éducation dans le cadre des programmes récents appuyés par le FMI."

    Une initiative qui marque le pas
    Les critiques portent sur le nombre de pays bénéficiaires, trop peu nombreux, sur le faible montant des allègements, et sur la lenteur du processus. Les critères d'éligibilité à ce mécanisme pourraient être revus par le FMI. La CNUCED propose en effet une suppression de certains critères.

    Le coût total de l'aide apportée aux 40 pays qui ont été déclarés admissibles à bénéficier d'un allègement de dette au titre de l'initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés est estimé à environ 64 milliards de dollars en valeur actualisée nette à la fin de 2005.
    En 2007, vingt-deux pays ont atteint le point d'achèvement de ce processus.
    Dix pays, sur les 42 qui figuraient sur la liste initiale des candidats au mécanisme "renforcé" à la suite du sommet du G7 de Cologne en 1999, attendent toujours d’entamer le processus. Il s’agit pour la plupart de pays sortant de conflits.

    Pour en savoir plus

    > Allégement de dette au titre de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), FMI, avril 2007

    > Initiative PPTE et Initiative PPTE renforcée, Club de Paris

    > Liste des pays pauvres très endettés (PPTE)

     

    Annulation de la dette ?

    L'annulation totale de la dette fait l'objet de campagnes internationales de diverses organisations non-gouvernementales.
    Cette revendication repose sur l'idée que la dette constitue un fardeau insupportable bloquant toute perspective de développement, voire un fardeau "odieux" en ce qui concerne les dettes héritées de gouvenements non-démocratiques. Un autre argument avancé est celui de la dette "déjà remboursée", du fait de l'augmentation des taux d'intérêt.
    Si ces campagnes n'ont pas débouché sur une annulation pure et simple, elles ont de fait contribué à l'émergence de l'idée d'une dette "insoutenable" reprise par le FMI et la Banque mondiale, et à la reflexion sur la co-responsabilité prêteurs - emprunteurs.

    Le collectif d'associations Jubilee 2000, notamment, a lancé une pétition internationale et a organisé, dans une cinquantaine de pays, des campagnes pour la renégociation ou l'annulation de la dette.

    Le 10 juin 2005, les ministres des finances des sept principaux pays industrialisés, réunis à Londres, décident l'annulation de la dette multilatérale (contractée auprès du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement) de 18 pays pauvres très endettés (PPTE) : Bénin, Bolivie, Burkina Faso, Ethiopie, Ghana, Guyana, Honduras, Madagascar, Mali, Mauritanie, Mozambique, Nicara gua, Niger, Rwanda, Sénégal, Tanzanie, Ouganda et Zambie), pour un montant de 40 milliards de dollars. La Grande-Bretagne, qui préside le Groupe des Huit en 2005, a fait du développement sa priorité pour le sommet du G8 de juillet 2005.

    Pour en savoir plus (des ONG pour l'annulation de la dette...)

    > Jubilee 2000 Etats-Unis

    > Dette et développement, site français qui a pris la suite de Jubilee 2000

    > Comité pour l'annulation de la dette du tiers monde (CADTM)

    Une grande question déja posée !!!:

    LA QUESTION MONDIALE

     
    Dette et financement du développement


    Argumentaire pour l'annulation de la dette
     

    Ce texte est une proposition d’argumentaire rédigé en novembre 1998 pour le lancement de la campagne française « Pour l’an 2000, annulons la dette ! »

    La situation créée par la dette est insupportable, elle se traduit par des famines, le blocage du développement, le renforcement des inégalités. Les peuples endettés ont été plongés dans le malheur. La dette n'en est pas la raison unique, mais elle les résume et les amplifie. Elle est le révélateur de l'état scandaleux des rapports Nord- Sud. Les programmes d'ajustement structurel imposés, pour faire payer les dettes, par les institutions financières internationales ont accentué la détérioration des conditions de vie des couches les plus fragiles de la population. La libéralisation a entraîné la hausse des prix des produits de base, du pain et du riz ; les réductions des dépenses de santé et d'éducation ont renforcé la rnarginalisation et l'exclusion des plus pauvres. Plus de quarante émeutes de la dette ont éclaté. Pour compenser les conséquences désastreuses, la Banque Mondiale a lancé des programmes appelés « dimensions sociales de l'ajustement » qui ne parviennent même pas à cacher la pauvreté croissante de fractions de plus en plus larges des populations et le renforcement insoutenable des inégalités.

    La responsabilité dans la formation de la dette est partagée par les régimes emprunteurs et par les prêteurs, mais ce sont les peuples seuls qui en supportent les conséquences. Ne pourrait-on pas dire que cette situation résulte de la décision des pays de s'endetter et qu'en définitive, ils n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes ? Cette affirmation souvent répétée ne résiste pas à l'analyse. Il est vrai que certains pays, dans les années soixante et soixante-dix, ont emprunté massivement pour s'industrialiser et pour se doter d'équipements correspondants à une certaine idée de la symbolique des états. Ces investissements étaient souvent inappropriés et inutilement somptueux. On ne peut pour autant éliminer la responsabilité des prêteurs, comme le reconnaît le droit de tous les pays. D'autant que de nombreux prêteurs ont poussé, en toute connaissance de cause à l'endettement. De plus, les pays industrialisés en 73 et en 77, après les deux chocs pétroliers, ont mis en place un système de recyclage des pétrodollars qui a gonflé la dette de tous les pays du Sud. Enfin, à partir de 1980, la politique monétariste a provoqué, du fait de la hausse des taux d'intérêts et des mécanismes de change, une explosion de la dette que les pays endettés ont subi sans pouvoir rien y faire. On est passé d'un endettement important, dont la responsabilité revient aux emprunteurs et aux prêteurs, à une crise de la dette dont la responsabilité est directement le fait des pays et des institutions qui dominent l'économie mondiale. De nombreux dignitaires dans les régimes du Sud et du Nord se sont enrichis à travers les circuits de corruption, de nombreux dirigeants des banques et des entreprises ont profité de cette situation, les peuples des pays endettés en ont toujours été les victimes. Le refus de reconnaître la coresponsabilité de l'endettement renforce la thèse de l'illégitimité de la dette.

    L'accroissement des inégalités, l'élargissement de la pauvreté, l'approfondissement des exclusions ne sont pas inéluctables ; d'autres perspectives sont possibles. Les politiques imposées ne sont pas les seules possibles. On nous explique qu'il faut rétablir les équilibres économiques, qu'aucun pays ne peut continuer indéfiniment à cumuler les déficits budgétaires et les déséquilibres de sa balance des paiements avec l'extérieur. Cette constatation est parfaitement recevable. Encore faut-il s'interroger sur les causes de cette situation et sur les manières d'y remédier. L'évolution passée nous permet d'affirmer que la gestion de la crise de la dette a été menée de manière à imposer des politiques macroéconomiques néo-libérales et que ce sont ces politiques qui sont la cause première de l'accroissement des inégalités, de l'élargissement de la pauvreté, de l'approfondissement des exclusions. La crise mexicaine, qui a inauguré la nouvelle génération des dettes, s'est traduite par une perte de 50% du pouvoir d'achat des salaires, un taux de chômage de 25% et plus de 2,5 millions de personnes qui ont franchi le seuil de « l'extrême pauvreté » voici revenir aussi le temps des famines, en Indonésie et dans bien d'autres pays. La discussion en Europe sur la nécessité de construire des politiques économiques fondées sur la prise en compte des impératifs sociaux, la crise des institutions financières internationales ouverte par les faillites des politiques économiques menées en Asie et en Russie, toute l'évolution récente montre que les doctrines imposées aveuglément ne sont pas inéluctables, qu'elles sont aussi inefficaces qu'inacceptables.

    Il est de l'intérêt de tous de sortir de ce cercle vicieux, le préalable pour y arriver, c'est d'annuler la dette, au mains pour les pays les plus pauvres. Le fardeau de la dette ne cesse de s'accroître, passant de 615 milliard de dollars en 1980 à plus de 2100 milliards aujourd'hui. Contrairement à une idée admise, la question de la dette n'est pas résolue, sauf pour les créanciers. Après la dette liée aux investissements surdimensionnés, l'explosion de la gestion monétariste et l'auto-alimentation de la dette, nous assistons à la généralisation de la dette liée à la dérégulation des marchés financiers. La difficulté accrue du recours à l'endettement pour les pays les plus pauvres hypothèque leur possibilité de développement. Le maintien d'une dette contestée, voire en partie illégitime, dont on sait qu'elle ne sera pas remboursée, accroît la fragilité des systèmes bancaires, des institutions financières et du système monétaire international. L'histoire a souvent montré que les systèmes de dettes internationales mal réglés peuvent déboucher sur des dérèglements propices aux risques de guerres, que l'on songe par exemple à la dette égyptienne du canal de Suez ou à la dette allemande entre les deux guerres. Le système international qui a généré la dette a conservé toute sa nocivité. Il est de l'intérêt de tous d'y remédier. L'annulation de la dette, au moins pour les pays les plus pauvres est un premier pas, nécessaire mais non suffisant, dans ce sens.

    Il n'y a pas de risques majeurs à annuler la dette, les solutions techniques et économiques sont connues, c'est une question de choix politique. La crise de la dette a bientôt quinze ans. Depuis quelques années, la conviction que la dette du Sud ne sera pas payée laisse place à l'idée qu'une annulation de cette dette serait bénéfique pour l'économie mondiale. Il y a longtemps que les banquiers privés ont provisionner la dette dans leurs bilans et ont bénéficié pour cela de larges libéralités fiscales. L'experience américaine a m ntré la capacité du système à réagir par rapport aux faillites des caisses d'épargne et des foes de pension. Les dettes publiques bilatérales ont été renégociées et réduites. La question posée reste celle des dettes multilatérales que les institutions financières voudraient faire payer par les bilatéraux. Du point de vue de l'économie mondiale, l'annulation de la dette permettrait de relancer l'activité dans les zones atteintes par les crises financières et monétaires. Mais, cette annulation doit absolument s'inscrire dans la perspective d'une réforme du système international qui a généré la dette ; faute de quoi, les effets pervers pourraient l'emporter comme l'a montré la contribution de l'aide internationale à la corruption et à la maffia en Russie. C'est pourquoi, nous proposons :

    (i) dans un premier temps l'annulation du stock de la dette pour les pays les plus pauvres et la « déflation » du service de la dette, sur la base de critères sociaux, pour les pays intermédiaires ;

    (ii) dans un deuxième temps, la définition d'un droit international de la dette, analogue à la protection des ménages sur-endettés dans tous les pays (principe de coresponsabilité, limitation des remboursements en fonction des capacités d'exportation, régulation des flux nets de transferts de capitaux, instauration d'une commission d'évaluation et d'arbitrage pour juger des responsabilités des emprunteurs, des prêteurs et des fournisseurs, procédures de lutte contre la corruption, les ONG pouvant se porter partie civile et demander le blocage des avoirs des dirigeants des pays endettés à l'extérieur) ;

    (iii) dans un troisième temps, convocation d'une conférence des Nations-Unies pour discuter globalement de la dette et de la réforme des institutions financières internationales. 


    C'est à l'opinion publique mondiale de jouer. Pour contribuer à la progression du droit international, à la construction d'une société civile internationale et à la formation d'une conscience universelle 

    Gustave Massiah, 30 novembre 1998




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