• ALGERIENS, FRERES DE SANG

    Couverture du livre Algériens, frères de sang / Jean Sénac, lieux de mémoire

    Pour un aperçu du livre (séquence Flash)
    cliquer sur la couverture.


    Algériens, frères de sang / Jean Sénac, lieux de mémoire

    Yves Jeanmougin photographies
    Leïla Sebbar texte

    Livre broché 24 x 22 cm 96 pages 69 photographies en bichromie
    ISBN 2-9514410-3-7

    Détail d’une photo d’Yves Jeanmougin, Plage des Andalouses, Oran, AlgérieAlgériens, frères de sang / Jean Sénac, lieux de mémoire

    D’âme et de cœur, nous étions frères de sang.
    Alors, sur ma pauvre rage s’ouvrit l’éventail
    de la mère et son imagerie d’Orient.

    Jean Sénac

    Béni-Saf. Ces garçons à la pêche, casquette américaine, visière sur la nuque. Troisième millénaire, sous le regard d’Yves Jeanmougin. Ils ont la grâce des garçons de la mer, des villes de la mer, Oran, Alger. On ne les voit pas à la pêche, du haut de la ville, désœuvrés, assis solitaires ou en petites bandes, face à la mer, ils espèrent. […] « La mer, c’est notre maison », Jean Sénac est le poète de la mer, du sable, des jeunes corps, ses soleils et ses tourments, beauté charnelle de sa terre. Oran, de jeunes garçons du haut de la citadelle bavardent, le bateau viendra. Oran, plage Trouville. Les baraques sur la falaise qui glisse, les cabanons en pièce que la mère rafistole, c’est l’été. La ligne d’un pêcheur, son journal, son couffin et le cheval sur la plage des Andalouses. Alger, Pointe-Pescade. La ligne de chemin de fer vers la mer, abandonnée. Les chibanis aussi se tournent vers l’horizon. Le bateau ne viendra pas, ils savent. Ils mourront en Terre d’islam, la terre mère.

    Leïla Sebbar
    Écrivaine

    Ces photographies nous révèlent qu’en marchant sur les traces de Jean Sénac, Yves Jeanmougin ravivait sa propre mémoire des lieux. Et l’on devine, dans cette vision des hommes et des sites, une attention particulière et un grand attachement à ce pays de la part du photographe, sentiments qui se mêlent et se confondent avec la passion que Jean Sénac portait lui-même à l’Algérie.

    Annie-Laure Wanaverbecq
    Directrice artistique de la Maison Robert Doisneau

    Lire un extrait du texte de Leïla Sebbar.

    Couverture du livre Algériens, frères de sang / Jean Sénac, lieux de mémoire

    Pour un aperçu du livre (séquence Flash)
    cliquer sur la couverture.


    Algériens, frères de sang / Jean Sénac, lieux de mémoire

    Yves Jeanmougin photographies
    Leïla Sebbar texte

    Livre broché 24 x 22 cm 96 pages 69 photographies en bichromie
    ISBN 2-9514410-3-7

    20 €

    Cet ouvrage est disponible (franco de port
    pour les envois en France métropolitaine)
    auprès de :
     
    Métamorphoses
    Friche la Belle de Mai 41 rue Jobin 13003 Marseille

    meta@metamorphoses-arts.com

    Ouvrage édité à l’occasion de la présentation de l’exposition « Jean Sénac, lieux de mémoire » à la Maison Robert Doisneau à Gentilly du 6 octobre au 24 décembre 2005.

    Le parcours photographique d’Yves Jeanmougin a été réalisé en octobre 2003 dans le cadre de l’hommage rendu à Jean Sénac par les Centres culturels français d’Alger et d’Oran pour le trentième anniversaire de la mort du poète.


    Jean Sénac Né en 1926 à Béni-Saf, il meurt assassiné à Alger en 1973. Ami d’Albert Camus et de René Char, fondateur de la revue Soleil, il produit de 1967 à 1972 pour Radio-Alger la célèbre série d’émissions « Poésie sur tous les fronts ». Défenseur de la révolution algérienne, le poète qui signait d’un soleil est l’auteur d’une œuvre importante : Poèmes (1954), Le Soleil sous les armes (1957), Matinale de mon peuple (1961), Le Torrent de Baïn, Jubilation, Aux héros purs (1962), La Rose et l’Ortie (1964), Citoyens de beauté (1967), Lettrier du soleil (1968), Avant-corps, précédé de Poèmes iliaques et suivi du Diwan du Noûn (1968), Les Désordres (1972). Ses Œuvres poétiques (préface de René de Ceccatty, postface de Hamid Nacer-Khodja) sont parues chez Actes Sud en 1999.


    Éclats poétiques en images


    « Ce parcours photographique,
    réalisé en octobre 2003 à l'occasion
    de l'hommage qui lui a été rendu
    par les centres culturels français
    d'Alger et d'Oran pour le trentième
    anniversaire de la mort du poète,
    rend visible une Algérie blessée et
    comme délaissée. Une photographie
    de Béni-Saf, lieu de naissance
    du poète, donne le ton et l'image
    de couverture du livre. La belle
    silhouette d'un jeune homme,
    cigarette à la main, assis sur
    un rocher, regarde le port, mais il est
    pris de profil. L'immensité de la mer
    au loin s'échappe derrière lui et elle
    ne lui offre pas un horizon de vie.
    Il est là, comme en attente
    d'un événement qui n'advient pas.
    Le parcours dans une Algérie
    volontiers déglinguée se poursuit, et
    puis, ici ou là, une échappée belle :
    un homme danse, un autre joue
    de la guitare, et la joie d'une belle
    soirée est soudain présente grâce à
    l'œil du photographe, qui sait capter
    l'intensité de cet instant qui passe.
    Sur une longue rambarde blanche,
    qui dessine tout un premier plan,
    un jeune homme a posé une chaise
    pour s'asseoir, face à la mer. Il y a
    dans cette image, sans avoir besoin
    de souligner quoi que ce soit,
    une forme de correspondance avec
    l'univers poétique de Jean Sénac.
    Plage des Andalouses à Oran,
    un footballeur se détend, en quête
    d'un ballon dans les airs, et
    son ombre forme sur le sable
    une étrange sculpture qui rappelle
    les tracés de l'art rupestre. Éclats
    poétiques en images, chacun avec
    sa forme d'écriture. Les portraits
    de rue sont souvent saisissants,
    comme ce jeune homme au chapeau,
    rue Sidi-Abderrahmane, qui plante
    un regard de défi devant l'objectif
    du photographe. La casbah paraît
    en bien mauvais état, mais il est
    heureusement quelques images de
    la Pointe-Pescade, au terme du livre,
    qui donnent un envol maritime
    à l'ensemble de la vie de Sénac.
    Sur un bloc de pierre, battu par l'élan
    des vagues, ce graffiti magnifique,
    écrit de la main d'un nouveau
    Sénac : « Rien n'est plus cher que
    la liberté. » Et sur l'image qui suit,
    un muret qui encadre plusieurs
    bicoques à l'abandon avec écrit
    en grand « Parking », comme un pied
    de nez à toute une jeunesse qui
    attend de vivre pleinement sa vie,
    loin de la violence et du mépris. »

    Thierry Fabre
    La Pensée de midi n° 17
    Actes Sud, janvier 2006


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