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    Union pour la méditerranée: les socialistes européens proposent une alternative

    16.05.2008

    Le Parti socialiste européen (PSE) a présenté des propositions destinées à influencer les préparatifs de la Commission pour le sommet euro-méditerranéen prévu à Paris le 13 juillet, dans le cadre de la présidence française de l'UE.

    Contexte:

    Nicolas Sarkozy a été le premier à émettre l’idée d’une Union méditerranéenne pendant sa campagne électorale en 2007, en proposant que cinq pays d’Afrique du Nord (le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Mauritanie et la Libye) et cinq Etats membres (la France, l’Espagne, l’Italie, le Portugal et Malte) s’unissent afin de faire progresser la coopération dans la région. (EurActiv.fr 18/07/08)

    L’initiative a reçu le soutien de l’Italie, de l’Espagne et de la Grèce, mais a été lourdement critiquée par l’Allemagne, qui tient à s’assurer que la nouvelle union ne concurrence pas l’UE ou le partenariat euro-méditerranéen (dans le cadre du « processus de Barcelone »).

    Néanmoins, en mars 2008, la chancelière allemande, Angela Merkel, a apporté son soutien au projet de M. Sarkozy, celui-ci lui assurant en échange que cette union concernait les 27 Etats membres. Le projet final, appelé « Union pour la Méditerranée », a été soutenu par les dirigeants de l’UE lors du Conseil européen de mars dernier – bien que la version ait été assouplie (EurActiv.fr 05/03/08).  

    Le « processus de Barcelone » a un champ d’application plus large mais n’est jusqu’à présent pas parvenu à répondre aux attentes en raison du manque de volonté dont font preuve les voisins du sud de l’UE pour collaborer les uns avec les autres.  

    Enjeux :

    Les socialistes européens ont déclaré à EurActiv que la proposition dévoilée le 14 mai était une réponse à « l’Union pour la Méditerranée » voulue à l’origine par le président français. 

    La vice-présidente du groupe socialiste au Parlement européen, Pasqualina Napoletano, a qualifié les propositions de M. Sarkozy de « volontaristes », tout en estimant que celles-ci n’étaient « pas très claires ». Elle a également mis en garde contre l’hégémonie nationale et les tentatives visant à réinventer la Méditerranée, ajoutant que Nicolas Sarkozy n’avait probablement pas entendu parler du « processus de Barcelone » en présentant ses propositions.

    Cependant, Mme Napoletano a adopté un ton plus positif concernant l'évolution actuelle des relations méditerranéennes.

    Le document qu’elle a présenté souligne la nécessité de surmonter les « peurs hystériques » sur l’immigration, selon ses propres termes. Elle estime que l’Europe devrait plutôt se concentrer sur des stratégies à long terme pour ses projets, en stimulant l’emploi dans ses pays partenaires du sud et en réduisant le fossé social entre le Nord et le Sud.

    Elle a également insisté sur la nécessité d’aider la société civile et les forces politiques démocratiques dans le sud de la Méditerranée. En outre, les socialistes ne souhaitent pas que la candidature turque à l’UE soit remplacée par un partenariat méditerranéen. Mme Napoletano a déclaré que le PSE avait en fait des liens politiques très étroits avec l’AKP au pouvoir, le parti du premier ministre turc Erdogan.

    Le PSE souhaite que le Parlement européen soit consulté sur la création d’organes permanents pour la coopération euro-méditerranéenne. Il insiste également sur la nécessité de donner à cette coopération une véritable dimension parlementaire, en s’appuyant sur l’instance actuelle, l’assemblée parlementaire euro-méditerranéenne (APEM).

    Positions:

    Dans un document non officiel, la Commission européenne propose une co-présidence (renouvelable tous les deux ans) et des sommets bi-annuels. Du côté de l’UE, la présidence coïnciderait avec le mandat du président permanent du Conseil, dans l’éventualité où le traité de Lisbonne est approuvé.

    La Commission propose également de mettre en place un secrétariat permanent, laissant aux Etats membres le choix de décider si ce secrétariat s’occuperait uniquement de la gestion du projet ou également de la préparation des sommets et des rencontres ministérielles. Reste aussi à établir l’emplacement géographique du secrétariat (dans l’UE ou dans les pays partenaires). A ce sujet, la France aurait déjà suggéré Tunis (EurActiv.fr 01/04/2008).

    Les partenaires méditerranéens éliraient leurs co-présidents par consensus. Cette procédure vise sans doute à empêcher certains chefs d’Etat dont l'élection a été controversée de s’emparer de cette fonction élevée. 

    L’eurodéputé (PSE) Carnero Gonzalez Carlos, également coordinateur à l’APEM, souhaite que le sommet du 13 juillet à Paris soit plus qu’un « feu d’artifice ». Il a ajouté qu'aujourd'hui, seul le Parlement européen était capable de prendre des positions critiques à l’égard du nouveau président français. 

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    Europe

    L'Union pour la Méditerranée revient de loin

    Par De notre correspondant, François Geoffroy, mis à jour le 13/03/2008 - publié le jeudi 13 mars 2008, mis à jour à 11:48

    Nicolas Sarkozy et Angela Merkel doivent proposer, jeudi soir à Bruxelles, la création de l'Union pour la Méditerranée. Un projet qui n'est plus que l'ombre de l'Union méditerranéenne initiale...

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    L’Union pour la Méditerranée, dont Nicolas Sarkozy et Angela Merkel vont proposer la création jeudi soir lors du dîner des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE réunis à Bruxelles, n’est plus que l’ombre du projet que le président français avait à l’esprit au départ.

    Son intention était en effet de relancer la coopération entre les principaux pays intéressés, c’est-à-dire ceux du pourtour méditerranéen. Mais une telle initiative - c’était prévisible - ne pouvait que provoquer l’irritation des autres Etats membres de l’Union européenne qui, depuis 1995, soutiennent, dans le cadre communautaire, le processus dit de Barcelone, dont le but est justement de renforcer les liens euro-méditerranéens. Certes, ce processus "Euromed" manque de dynamisme, mais de là à créer une "union" en marge de l’Union...

    "Un glissement sémantique qui n'est pas neutre"
    L’affaire a donc jeté un froid,
    entre la France et l'Allemagne surtout. Une situation très embarrassante qui risquait de ternir la prochaine présidence française de l’UE, au second semestre de cette année. Jean-Pierre Jouyet s’est donc efforcé de désamorcer ce dossier explosif: le projet initial d’ "Union méditerranéenne" s’est ainsi transformé en "Union pour la Méditerranée" (UPM), "un glissement sémantique qui n’est pas neutre", expliquait ainsi fin février le secrétaire d’Etat français aux affaires européennes. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sont finalement parvenus, lors d’une rencontre à Hanovre début mars, à un accord dont ils présenteront les grandes lignes ce soir aux autres dirigeants européens.

    L’objectif est maintenant de lancer l’UPM lors d’une sommet réunissant l’ensemble des Vingt-sept et les partenaires méditerranéens le 13 juillet à Paris et d’annoncer à cette occasion une première série de projets concrets de coopération, "ce genre de réalisations emblématiques qui font défaut au processus Euromed", explique un diplomate français. Parmi ces projets, le dépollution de la Méditerranée, la création d’ "autoroutes de la mer" ou encore la mise en place d’un centre méditerranéen de protection civile.

    Ce dossier a ainsi rappelé le président français à la dure réalité européenne: l’UE est affaire de compromis. Les effets d’annonce ou les initiatives unilatérales n’y ont pas leur place.


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