• UN PEUPLE UNE TERRE: Le MAROC

    Carte géographique du Maroc

     ROYAUME DU MAROC

    L


    Situé à l'extrême nord-ouest du continent africain, entre le 36e et le 21e parallèle, sur une supérficie de 710 850 Km2 cet État du Maghreb est limité à l'est et au sud-est par l'Algérie, au sud par la Mauritanie, à l'ouest par l'océan Atlantique, au nord par la mer Méditerranée.
    Frontières
    Le Maroc a le privilège de s'ouvrir d'une part sur l'Atlantique à l'ouest avec 2934 km de côte, et d'autre part sur la Méditerranée au nord, avec 512 km de côte. Ce vaste territoire partage ses frontières à l'est avec l'Algérie, et au sud avec la Mauritanie.

    Superficie : 710 850 km²

    Population : 27,7 millions d’habitants

    Régime et Institutions : Monarchie constitutionnelle

    Pouvoir exécutif : SM le Roi

    Pouvoir législatif : Chambre des Députés et Chambre des Conseillers

    Monnaie : Dirham (0,60 français)

    Langue officielle : Arabe

    Religion : Islam

    Capitale : Rabat

    Villes principales : Casablanca, centre économique et port très actif

    Marrakech , important centre commercial et touristique
    Fès, centre religieux et culturel
    Tanger, port franc et centre touristique
    Laâyoun, principale ville du Sahara marocain
      
     
    Relief
    - Le Moyen Atlas, avec un sommet de 3354 m (BOU NACEUR) - Le Haut Atlas, qui s'étend sur 750 km, de l'Atlantique aux sources de la Moulouya. C'est là que culmine le plus haut sommet d'Afrique de Nord : le Mont DJEBEL TOUKBAL (4165m).
    - L'Anti Atlas, au sud, constitue une barrière montagneuse moins élevée.
    - En bordure de l'Atlas, le Maroc occidental constitué de vastes plateaux.
    - A l'est un plateau de 1300m d'altitude sépare le Maroc de l'Algérie.
    - Le désert du Sahara commence au sud du pays.
    - Au nord, les montagnes du RIF, séparées de l'Atlas par le couloir de Taza, s'étendent jusqu'à la Méditerranée.

    Ressources naturelles
    Le Maroc dispose d'importantes ressources minières: il est le 3e producteur et le 1er exportateur mondial de phosphates (environ 20 millions de t). Le territoire recèle aussi des gisements de fer et de minerais non ferreux dans les montagnes: baryte (370 600 t), plomb, manganèse, cobalt, cuivre, fer, zinc, antimoine, molybdène, fluor.
    D'important gisements petoliers sont actuellement en phase de prospection dans la zone OFF-SHORE entre Casablanca et Safi.
    La découverte de gaz naturel près d'Essaouira donne des espoirs.

    Répartition et utilisations des terres
    Surfaces Cultivées 9 976 000 HA
    Surfaces Irriguées 1 291 000 HA
    Pâturages Permanents 21 000 000 HA
    Surfaces Boisées 8 970 000 HA


    La monarchie est le pilier institutionnel du Maroc. Le premier article de la Constitution codifie une légitimité établie depuis des siècles : « Le Maroc est une monarchie constitutionnelle, démocratique et sociale », et la devise du pays est : « Dieu, la Patrie, le Roi ».

     


    Le Roi  est « Amir Al Mouminine », Commandeur des croyants, et exerce sur la communauté islamique une autorité morale.

    La justification de ces pouvoirs repose sur treize siècles d’histoire et de religion et sur une dynastie au trône depuis plus de trois siècles.

     

    DES PAYSAGES ET DES HOMMES

     

    Paysages du Maroc



     



    Moulay Maroc Moulay Maroc Moulay Maroc


    Moulay Maroc (06/04) Moulay Maroc (06/04) Moulay Maroc (06/04)


    Moulay Maroc (06/04) Moulay Maroc (06/05) Moulay Maroc (06/04)

    Maroc les dunes de Merzouga
    les gorges du Todra en moto BMW r 1150 GS au Maroc
    Maroc en Moto gorges du Dadès en BMW r 1150 GS

    Maroc village de Chefchaouen



    Vous pouvez librement utiliser ou distribuer les cartes et images de ce site pour autant que le logo euratlas demeure visible
    piste de la vallée des roses au Maroc en direction Boulmalne du Dadès


    Top Maroc   SOUVENONS NOUS !!!

    Une expo cet été en Lorraine:

  • www.diwan-en-lorraine.net

    Les Goums Marocains 1939-1945

    une autre histoire de la libération de la France

    Une histoire singulière et méconnue.
    L’armée française qui contribua à la libération de la France en 1944 rassemblait des hommes et des femmes qui venaient de cinq continents ; Elle comprenait des citoyens français et des sujets de l’empire colonial d’alors qui pour l’immense majorité d’entre eux n’avait jamais vu auparavant la France.

    Fin décembre 1944, des goumiers sur le front d'Alsace

    Fin décembre 1944, des goumiers sur le front d’Alsace.

    La mémoire de cette histoire
    Beaucoup de personnes autour de nous, aujourd’hui encore, ont été témoins ou acteurs de cette histoire. Cette mémoire de la libération de l’Alsace et de la Lorraine reste encore vive et nous sommes aller la recueillir pour la donner à voir et à entendre aux jeunes générations.

    Octobre 1944, un tirailleur marocain blotti dans un trou et luttant contre le froid, au Haut du Faing, dans les Vosges

    Octobre 1944, un tirailleur marocain blotti dans un trou et luttant contre le froid, au Haut du Faing, dans les Vosges

    Le choix d’un territoire
    L’exposition est centrée sur la Lorraine et l’Alsace tout en réinscrivant cet événement –la libération de la région- dans le déroulement du conflit mondial. Cette « proximité » rend l’histoire sensible pour les jeunes en leur faisant redécouvrir des lieux qu’ils connaissent sous un autre jour. Ils prennent alors conscience qu’il y a un demi-siècle l’Europe était un continent en ruines. L’accent est mis sur m’implication des goums marocains dans les combats qui ont lieu dans l’Est de la France. L’exposition s’appuie sur des archives de l’armée, des photos privées, des articles de presse de l’époque, etc.

    - Animations autour du projet

    1 – Exposition photos :

     Portraits de goumiers inédits pris en 1944 à le Val d’Ajol par le photographe Léo DURUPT.

    Le Val d’Ajol petite ville des Vosges servait de base arrière aux goums marocains du début du mois d’octobre 1944 jusqu’au printemps 1945.C’est là que les goumiers étaient rassemblés avant de monter au front et qu’ils venaient se reposer après les combats : ils ont été des milliers à passer par cette ville.















    Les populations chez qui ces soldats ont le plus longuement séjourné, en particulier alsaciennes et vosgiennes, ont pu rapidement apprécier leurs qualités humaines. Ces dernières ont été touchées par la gentillesse et le dévouement des ces hommes qui, le temps d’un instant, oubliaient la guerre en jouant avec les enfants ou en participant aux travaux de la ferme leur rappelant le Maroc



    2 – Film documentaire :
    26 mn sur les goums engagés dans les Vosges, réalisés pour ALISCIA par Julie TAILLER ( témoignages émouvants de goumiers français ayant vécu et combattu avec les goumiers marocains pendant la deuxième guerre mondiale).

    3 – « Zidou l’gouddam » (Allez de l’avant) :
    Collection EL Yazid KHERBOUCHE diplômé de l’école des beaux arts et arts décoratifs de Limoges. Les œuvres inédits sur les goums conjuguent art et histoire. Novembre 1944, dans les Vosges : un goumier et sa monture semblent figés par un froid très vif. Novembre 1944, dans les Vosges : un goumier et sa monture semblent figés par un froid très vif.


    LES MAROCAINS LL  

    LES MAROCAINS :l'hospitalité incarnée!!!

    Ce qui frappe le visiteur dès son arrivée sur cette terre bénie des Dieux: ce sont les visages souriants, les paroles de bienvenue, la fierté qui se lit dans les yeux  de ceux qui vous recoivent. Le peuple marocain est à juste titre, amoureux de son pays.

    Et cet amour je l'ai éprouvé aux premières heures de mon séjour et il dure encore. Je ne parlerais pas plus de ce pays où vit encore un peu de mon coeur. Découvrez le:

  • Voici un tres bon résumé de son histoire:

  • Maroc<?XML:NAMESPACE PREFIX = O /><o:p></o:p>

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    INTRODUCTION<o:p></o:p>

    Maroc (en arabe, al-Maghrib), officiellement royaume du Maroc, pays du Maghreb, bordé au nord par la mer Méditerranée, à l’ouest par l’océan Atlantique, au sud par la Mauritanie au-delà du Sahara Marocaine et à l’est par l’Algérie.<o:p></o:p>

    Les frontières marocaines dans le désert du Sahara ne sont pas clairement définies : depuis 1979, le Maroc occupe la région méridionale du Sahara Marocaine (ancien Sahara Espagnol), un territoire qu’il revendique et qu’il ... La question du Sahara Marocaine envenime les rapports entre la monarchie marocaine et la République algérienne voisine ; elle contribue, en revanche, à maintenir une forte cohésion nationale. Le référendum d’autodétermination prévu en décembre 1998 a été reporté au printemps 2 000. Héritées de la colonisation espagnole d’une partie du pays, les enclaves de <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:State><st1:place>Ceuta</st1:place></st1:State> et de <st1:State><st1:place>Melilla</st1:place></st1:State> se découpent sur le littoral méditerranéen du Maroc. Le pays couvre une superficie totale de 706 550 km2, parmi lesquels le Sahara représente 266 779 km2. La capitale marocaine est <st1:City><st1:place>Rabat</st1:place></st1:City>.<o:p></o:p>

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    MILIEU NATUREL<o:p></o:p>

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    Relief<o:p></o:p>

    C’est au Maroc que l’on trouve les plaines les plus vastes et les montagnes les plus hautes de l’Afrique du Nord. Le relief du pays est marqué par quatre grands systèmes : le Rif, le Moyen Atlas, le Haut Atlas et l’Anti-Atlas.<o:p></o:p>

    Les rivages méditerranéens sont dominés par le Rif, une chaîne montagneuse peu élevée, 1 000 m en moyenne, mais 2 450 m au djebel Tidirhine, qui se relève d’est en ouest. Au sud, une dépression, la trouée de Taza, sépare le Rif d’une chaîne plissée, le Moyen Atlas, qui dépasse 3 000 m, tandis qu’un plateau central réalise la transition avec de riches plaines côtières qui sont autant de foyers de peuplement. On y rencontre à l’ouest des reliefs karstiques avec des dolines qui forment parfois des lacs. L’ancienne activité volcanique a donné naissance à des lacs de cratères comme le Sidi Ali.<o:p></o:p>

    Le Haut Atlas, qui s’étend également en Algérie, culmine à 4 165 m dans le djebel Toubkal, au sud de Marrakech ; il succède au Moyen Atlas selon un alignement nord-est sud-ouest et se prolonge jusqu’à l’Atlantique, où il se raccorde à l’Anti-Atlas, la plus méridionale des chaînes de montagnes marocaines, par le massif d’origine volcanique du djebel Siroua (3 300 m). Cette dorsale accidentée, constituée par des montagnes jeunes, sépare les plateaux et les plaines vertes et fertiles du Sahara aux oueds asséchés et aux terres arides.<o:p></o:p>

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    Hydrographie<o:p></o:p>

    Bien arrosé, avec des neiges persistantes sur les plus hauts sommets, l’Atlas donne naissance à de nombreuses rivières dont l’eau est utilisée pour l’irrigation et l’alimentation de plusieurs petites centrales hydroélectriques. Ces cours d’eau deviennent des fleuves comme la Moulouya (450 km), qui se jette dans la Méditerranée, ou le Sebou (500 km), qui se déverse dans l’Atlantique.<o:p></o:p>

    La nature accidentée du terrain et le régime des pluies rendent les fleuves du Maroc peu navigables. Ainsi, le Sebou constitue l’unique voie navigable du pays, mais uniquement dans la dernière partie de son cours, jusqu’à Kenitra (17 km), tandis que l’Oum er-Rebia (600 km), principal fleuve du Maroc, qui court d’est en ouest tout le long du versant saharien et arrose une ligne d’oasis, est impropre à la navigation.<o:p></o:p>

    Les crues soudaines et incontrôlées du printemps ou de l’automne alimentent des nappes souterraines qui font vivre, le reste de l’année, les populations établies sur des éminences. À l’extrême sud-est, les oueds Ziz et Rhéris, descendus de l’Atlas, se perdent dans les sables du désert.<o:p></o:p>

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    Climat<o:p></o:p>

    Le Maroc est soumis aux influences contrastées de la Méditerranée, de l’océan Atlantique et du Sahara sur les reliefs dont la partie occidentale reçoit les pluies océaniques, tandis que les sommets jouent le rôle de barrières. Les plaines côtières sont à la même latitude que les oasis du Sahara algérien ; riches et fertiles dans le nord, elles subissent l’influence du désert dans leur partie méridionale à partir d’Essaouira (Mogador) et surtout d’Agadir.<o:p></o:p>

    Dans le nord, le climat est de type méditerranéen, tempéré par l’influence de la mer avec des hivers plus froids en altitude et des précipitations voisines de 800 mm annuels sur le versant atlantique septentrional. À Essaouira, les températures annuelles moyennes varient entre 16,4 °C en janvier et 22,5 °C en août. À l’intérieur des terres, les hivers sont plus frais et les étés plus chauds. Ainsi, à Fès, les températures varient de 10 °C en janvier à 26,9 °C en août. Dans l’Atlas, il n’est pas rare de trouver des températures hivernales inférieures à - 17,8 °C, et les sommets sont enneigés presque toute l’année.<o:p></o:p>

    La saison des pluies correspond aux mois d’hiver. Les précipitations sont importantes dans le nord-ouest et plus faibles dans l’est et le sud, en particulier sur les contreforts orientaux de l’Atlas. Les précipitations annuelles moyennes varient de 955 mm à Tanger et 430 mm à Casablanca, à 280 mm à Essaouira et à 130 mm dans le Sahara.<o:p></o:p>

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    Végétation et faune<o:p></o:p>

    Le Maroc est le pays le plus boisé du Maghreb. Les régions montagneuses tournées vers l’Atlantique sont couvertes de forêts (6,8 p. 100 du territoire), comprenant de larges étendues de chênes-lièges, des chênes verts, des genévriers, des cèdres, des sapins et des pins qui bénéficient des pluies de l’automne et de l’hiver, mais les sécheresses, de plus en plus longues dans le Sud, fragilisent cette végétation soumise aux incendies, aux coupes et à l’érosion des sols. Les terres cultivées occupent presque toutes les plaines ; ailleurs, le maquis prédomine. Dans la plaine du Sous, près de la frontière méridionale, on trouve une vaste forêt d’arganiers, des épineux endémiques de l’Afrique du Nord. La végétation dans les vallées des oueds présahariens est identique à celle des zones arides de la région ; dans les oasis, cultures maraîchères et arbres fruitiers prospèrent à l’ombre des palmiers-dattiers.<o:p></o:p>

    Le Maroc, au carrefour de l’Europe et de l’Afrique, possède une faune diversifiée. Les mosaïques romaines de Volubilis témoignent de la présence d’éléphants, aujourd’hui disparus, et de lions, dont les derniers spécimens vivaient encore dans l’Atlas au XIXe siècle. On rencontre encore des espèces comme le renard, le lapin, la loutre et l’écureuil, mais aussi la gazelle, le phacochère, la panthère, le babouin et la vipère cornue.<o:p></o:p>

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    POPULATION<o:p></o:p>

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    Démographie<o:p></o:p>

    En 2001, la population marocaine était estimée à 30,6 millions d'habitants, soit une densité moyenne de 67 habitants au km² ; mais les Marocains sont inégalement répartis sur le territoire : les régions côtières et les plaines du nord enregistrent les plus fortes densités.<o:p></o:p>

    La population connaît un fort taux d’accroissement : en 2001, le taux de natalité a été évalué à 24,16 p. 1 000, le taux de mortalité à 5,94 p. 1 000, l’indice de fécondité à 3,05 enfants par femme ; l’espérance de vie est de 69,4 années. Selon ces différentes prévisions, le Maroc devrait compter 32 millions d'habitants en 2000, et 42 millions d'habitants en 2025. La structure de la pyramide des âges contribue à alimenter le malaise social dans un pays où le chômage est élevé : pour la période 1995-2000, la part des moins de 15 ans dans la population totale est estimée à 36 p. 100, celle des individus âgés de 65 ans et plus, à 4,7 p. 100.<o:p></o:p>

    Le Maroc est une terre d’émigration : environ 1,8 million de ressortissants marocains vivent à l’étranger, notamment en France (575 000), en Italie (200 000) et en Belgique (120 000).<o:p></o:p>

    La population, d’origine berbère, fut islamisée par les conquérants arabes à partir du VIIIe siècle. Avec l’essor des villes, certains des autochtones abandonnèrent leur mode de vie traditionnel et adoptèrent la langue et les coutumes des nouveaux arrivants. Aujourd’hui, les Berbères, ou Imazighen (« hommes libres »), vivent plutôt dans les zones rurales et, depuis la fin des années quatre-vingt, revendiquent leur spécificité culturelle ; les populations arabes sont plutôt citadines. Toutefois, le clivage entre les communautés est loin d’être aussi évident, car de nombreux mariages entre Arabes, Berbères et Noirs africains, depuis un millénaire, ont largement métissé la population et le fait de parler berbère ne s’oppose pas fondamentalement au fait d’appartenir également à la civilisation arabe.<o:p></o:p>

    Le nombre de Sahraouis, des Berbères pour la plupart, appartenant pour beaucoup à la confédération des Regueibat, est contesté par les différentes parties en conflit au Sahara. Il varie de 170 000 à 1 million, ce dernier chiffre étant avancé par le Front Polisario, qui prend en compte les Sahraouis réfugiés à l’extérieur du territoire marocain.<o:p></o:p>

    Environ 100 000 Européens (dont 25 p. 100 de Français) vivent au Maroc, ainsi qu’une minorité juive descendant de l’importante communauté qui émigra en France ou en Israël dans les années soixante et soixante-dix.<o:p></o:p>

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    Divisions administratives et villes principales<o:p></o:p>

    Le pays est divisé en 16 régions économiques subdivisées en provinces et en préfectures urbaines.<o:p></o:p>

    Les provinces marocaines sont administrées par des préfets nommés par le roi et soumis au gouvernement central. Chaque province est divisée en « cercles », eux-mêmes subdivisés en « circonscriptions ».<o:p></o:p>

    La répartition de la population entre zones rurales et zones urbaines est relativement équilibrée : en 1999, 55 p. 100 des Marocains étaient citadins. Rabat, la capitale et l’une des plus grandes villes du Maroc, est située sur la côte atlantique (717 000 habitants, estimation 1992). Casablanca (2,1 millions) est la ville la plus importante du pays et son premier port ; Marrakech (618 000 habitants) et Fès (573 000 habitants) sont les grands pôles du commerce marocain. Tanger (592 000 habitants) contrôle le détroit de Gibraltar. Le gouvernement incite la population marocaine à... dont la ville principale est El-Aïun (Laayoune).<o:p></o:p>

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    Institutions et vie politique<o:p></o:p>

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    Organisation des pouvoirs<o:p></o:p>

    Le Maroc est une monarchie héréditaire, régie par la Constitution de 1972, révisée en 1980, en 1992, puis en septembre 1996.<o:p></o:p>

    Le monarque, qui doit être de sexe masculin, est le chef spirituel et temporel ; chef de l’État, il nomme le Premier ministre et les membres du gouvernement. Le roi a le pouvoir d’ordonner la révision de mesures législatives et de dissoudre l’Assemblée. Il commande également les forces armées.<o:p></o:p>

    Une révision de la Constitution a introduit le bicamérisme du Parlement, composé depuis septembre 1996 de la Chambre des représentants, dont les membres sont élus pour six ans au suffrage direct, et de la Chambre des conseillers, nouvel organe, élu par les représentants des collectivités locales, des organisations professionnelles, et des salariés. La nouvelle Constitution a élargi les compétences du corps législatif, en même temps qu’était créée une Cour constitutionnelle.<o:p></o:p>

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    Partis politiques<o:p></o:p>

    Le système politique marocain repose sur un multipartisme qui connaît toutefois des limites, liées à la prééminence du roi. Le Mouvement populaire constitutionnel démocratique (MPCD), parti conservateur fondé en 1959, le Rassemblement national des indépendants (1978), l’Union constitutionnelle (1983) et le Parti national démocratique (1981) sont les principaux partis pro-gouvernementaux. Parmi les forces d’opposition se trouvent l’Istiqlal (« indépendance »), parti nationaliste fondé en 1943, l’Organisation de l’action démocratique et populaire (OADP), le parti du Progrès et du Socialisme (PPS). En 1998, l’Union socialiste des forces populaires (USFP), grand parti de gauche généralement dans l'opposition, accepte la nomination de leader, Abderrahmane Youssoufi, au poste de Premier ministre.<o:p></o:p>

    En juin 1996, le roi Hassan II autorise l’entrée d’islamistes modérés au sein du MPCD. Les mouvements islamistes demeurent étroitement contrôlés, voire réprimés. Le souverain, désireux d’introduire un système en alternance, multiplie, à partir de 1990, les tentatives d’ouverture politique en direction de l’opposition. Les principaux partis ne veulent cependant pas participer au gouvernement formé en février 1995, le roi ayant refusé les conditions posées en préalable : révision constitutionnelle, nouvelles élections et départ du ministre de l’Intérieur, Driss Bari, dont le nom fut souvent associé aux violations des droits de l’Homme par les autorités marocaines.<o:p></o:p>

    Cette situation a connu récemment de profonds bouleversements. En 1996, un référendum ratifie la Constitution marocaine. Au début de 1997, une charte est signée entre le pouvoir et l’ensemble des formations politiques en vue de la tenue d’élections libres et régulières. Les élections locales se tiennent en juin 1997, les élections législatives le 14 novembre 1997. L’USFP devient la première force politique du pays, le RNI maintenant ses positions, alors que l’Istiqlal est le grand perdant. Abderrahmane Youssoufi est désigné par le roi Hassan II, en février 1998, au poste de Premier ministre. En mars, il fait connaître la composition de son cabinet, qui comprend 48 membres. Au plan de la répartition partisane, l’USFP s’est réservé 14 sièges, contre 6 au RNI et à l’Istiqlal. Le PPS (parti du Progrès et du Socialisme) et trois autres partis d’opposition sont aussi associés au pouvoir. Le Maroc vit ainsi une expérience inédite de transition et d’alternance politique.<o:p></o:p>

    Après le décès d'Hassan II, le 23 juillet 1999, son fils aîné Sidi Mohammed, âgé de trente six ans, monte sur le trône sous le nom de Mohammed VI. L'acte le plus significatif de la politique d'ouverture menée par Mohammed VI est le limogeage, en novembre 1999 de Driss Basri, ministre de l'intérieur, symbole des aspects les plus dictatoriaux du roi défunt. Mohammed VI conserve le premier ministre socialiste Abderrahmane Youssoufi et garde la haute main sur la direction de l'armée.<o:p></o:p>

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    Défense nationale<o:p></o:p>

    En 1999, l’armée de terre comptait environ 175 000 hommes, l’armée de l’air 13 500 et la marine 10 000 ; un service militaire de dix-huit mois est obligatoire pour tous les hommes. La même année, l’État a consacré 5 p. 100 du produit intérieur brut (PIB) aux dépenses de la défense nationale.<o:p></o:p>

    Le Maroc est engagé depuis 1974 dans des opérations au Sahara contre les "nationalistes sahraouis du Front Polisario qui revendiquent l’indépendance"("Le Sahara restera marocaine pour toujours"Abdelkarim.<o:p></o:p>

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    Langues et religions<o:p></o:p>

    L’arabe, la langue officielle du pays, est parlé par 75 p. 100 de la population, mais le berbère, ou tamazigh, est également parlé par la moitié des Marocains ; (c’est la langue maternelle d’au moins 25 p. 100 de la population). De nombreux Marocains parlent aussi le français et l’espagnol.<o:p></o:p>

    L’islam est la religion d’État. La totalité de la population musulmane est sunnite. Le roi du Maroc, descendant du prophète Mahomet, est Commandeur des croyants ; les chrétiens représentent 1 p. 100 de la population et les juifs moins de 0,1 p. 100.<o:p></o:p>

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    Éducation<o:p></o:p>

    En 1963, l’école est devenue obligatoire pour tous les enfants âgés de sept à treize ans. La scolarisation des garçons est cependant beaucoup plus importante que celle des filles. En 1991, 38,2 p. 100 des enfants dans la tranche d’âge concernée étaient scolarisés dans le secondaire ; en 1993, 10,3 p. 100 l’étaient dans le supérieur. L’enseignement est dispensé en arabe. En 1994, le roi Hassan II décida que le berbère serait désormais enseigné dans le primaire, une décision importante qui mettra un certain temps à être suivie d’effets. En 1995, 56,3 p. 100 des Marocains ne savaient ni lire ni écrire.<o:p></o:p>

    L’enseignement supérieur traditionnel en arabe est assuré à l’université al-Qarawiyin, à Fès, et l’enseignement supérieur moderne, en français et en arabe, dans les universités Mohammed V (1957) à Rabat, Mohammed Ben Abdallah (1974) à Fès, Cadi Ayyad (1978) à Marrakech, Hassan II (1976) à Casablanca et Mohammed Ier (1978) à Oujda. Rabat est également dotée d’une école des beaux-arts et de plusieurs instituts spécialisés dans l’administration, l’agriculture et les sciences économiques. L’École des arts et traditions populaires (fondée 1921) est située à Tétouan.<o:p></o:p>

    En 1992, l’État a consacré 5,8 p. 100 du PIB aux dépenses d’éducation.<o:p></o:p>

    6<o:p></o:p>

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    Culture<o:p></o:p>

    Le Maroc s’est enrichi des influences de plusieurs cultures, comme en témoignent les vestiges des civilisations phénicienne, hellénique, carthaginoise, romaine et arabe.<o:p></o:p>

    Le christianisme s’étendit dans la région avec l’occupation romaine et résista un temps à l’expansion arabe. L’influence arabo-musulmane l’emporta rapidement sur les côtes et dans les cités qui devinrent de grands centres d’échanges entre l’Espagne, le sud du Sahara et le reste du monde arabe. L’arabe, langue sacrée, devint aussi la langue écrite des échanges commerciaux et culturels. Le Maroc accueillit les musulmans et les juifs chassés par l’Inquisition, qui sévit dans la péninsule Ibérique au XVIe siècle : l’architecture et la musique arabo-andalouses vinrent alors influencer les arts de l’islam. Le Maroc demeura, en revanche, en dehors de l’aire d’influence ottomane. L’empreinte ouest-africaine date de l’établissement des routes transsahariennes, au Xe siècle, et de la dynastie mauritanienne des Almoravides, fondateurs de la ville de Marrakech. La colonisation française, durant plus d’un demi-siècle, marqua le passage du pays au monde contemporain, avec les bouleversements que cela impliquait au sein de la société marocaine.<o:p></o:p>

    La Bibliothèque nationale du Maroc, fondée en 1920, est située à Rabat. La ville de Casablanca et l’université de Fès abritent également des bibliothèques. Le principal musée est le Musée archéologique de Tétouan, dont la collection est composée de vestiges carthaginois, romains et musulmans.<o:p></o:p>

    Voir aussi Africain, cinéma ; Arabe, littérature ; Arabe, musique ; Islamique, musique ; Maghreb, littérature du.<o:p></o:p>

    4<o:p></o:p>

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    ÉCONOMIE<o:p></o:p>

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    Généralités<o:p></o:p>

    Le Maroc est essentiellement un pays agricole bien que seuls 22,4 p. 100 de la superficie totale soient cultivés. En 1996, le produit intérieur brut (PIB) s’élevait à 36,28 milliards de dollars, chiffre qui plaçait le pays au 87e rang mondial. Depuis 1985, l’économie marocaine a été soumise à un ajustement structurel sévère qui produit des résultats inégalés sur le continent africain. Cependant, la croissance économique — 3,1 p. 100 en moyenne de 1980 à 1994 — demeure insuffisante pour résorber le chômage : chaque année, 250 000 demandeurs d’emploi arrivent sur le marché du travail. En 1997, le taux de chômage s’élevait à 17,8 p. 100 ; l’inflation atteignait 6,6 p. 100.<o:p></o:p>

    2<o:p></o:p>

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    Agriculture, forêts, pêche<o:p></o:p>

    En 1995, le secteur primaire occupait 35 p. 100 de la population active et contribuait pour 18 p. 100 à la formation du PIB.<o:p></o:p>

    La production est très dépendante des aléas climatiques. Ainsi, l’année 1994 s’était révélée exceptionnelle après trois années de sécheresse, mais la sécheresse prolongée de 1995 a de nouveau sérieusement menacé l’agriculture du pays.<o:p></o:p>

    Les principales productions sont les céréales, blé (31 p. 100 des terres cultivées en 1994 ; 19e rang mondial) et orge (26 p. 100 des terres ; 11e rang mondial) dont la production totalise 3 millions de tonnes. La pomme de terre, les melons, les oliviers, la vigne, les légumineuses, les dattiers, la canne à sucre et la betterave à sucre sont également cultivés. Le Maroc est un gros producteur d’agrumes (1 275 000 t, dont 940 000 t d’oranges, 11e rang mondial) principalement destinés à l’exportation avec les légumes d’hiver.<o:p></o:p>

    Le cheptel compte environ 15,6 millions d’ovins (19e rang mondial), 5,5 millions de caprins et 3,3 millions de bovins.<o:p></o:p>

    Le liège est l’une des principales ressources de la forêt marocaine, mais la plupart du bois coupé est utilisé comme combustible ; en 1999, la production de bois s’élevait à 1,75 millions de m³, quantité très minime.<o:p></o:p>

    Les principaux centres de pêche sont Agadir, Safi, Essaouira, Casablanca, auxquels s’ajoutent les centres côtiers du Sahara. En 1997, les prises annuelles s’élevaient à 785 843 tonnes et comprenaient notamment sardines, thon, maquereaux, anchois et crustacés.<o:p></o:p>

    3<o:p></o:p>

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    Mines et industries<o:p></o:p>

    En 1995, le secteur secondaire occupait 24 p. 100 de la population active et contribuait pour 33 p. 100 à la formation du PIB.<o:p></o:p>

    31<o:p></o:p>

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    Exploitation minière et énergie<o:p></o:p>

    Le pays possède des ressources minières considérables : c’est le 3e producteur mondial de phosphate (gisements de Youssoufia, de Khourigba, de Benguerir, ainsi que Bou Craa, au Sahara, 20 millions de tonnes en 1995) ; le 10e producteur de plomb (70 000 t) et d’argent (333 000 t). On y extrait aussi du charbon, du cobalt, du fer, du cuivre, du manganèse, du pétrole, de l’étain et du zinc.<o:p></o:p>

    En 1998, 83,59 p. 100 de la production électrique est d’origine thermique, le reste étant produit dans des centrales hydroélectriques locales. En 1999, la production annuelle était d’environ 13,7 milliards de kilowattheures.<o:p></o:p>

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    Industries<o:p></o:p>

    Des petites et moyennes entreprises assurent l’essentiel de la production industrielle du pays : matériaux de construction, produits chimiques, textiles, chaussures, pétrole raffiné, produits agroalimentaires (32 p. 100 de la production industrielle totale), vins, sucre, etc. L’artisanat est également un secteur traditionnel important : tissus, sellerie, céramiques, tapis et couvertures et ébénisterie de haute qualité.<o:p></o:p>

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    Secteur tertiaire<o:p></o:p>

    En 1995, le secteur tertiaire occupait 41 p. 100 de la population active et contribuait pour 49 p. 100 à la formation du PIB.<o:p></o:p>

    La monnaie est le dirham, divisible en 100 centimes ; elle est émise par la banque Al-Maghrib (1959), banque centrale du Maroc. De nombreuses banques privées sont également installées dans le pays.<o:p></o:p>

    L’émigration marocaine et le tourisme permettent d’importantes rentrées en devises étrangères. Cependant, les menaces islamistes qui pèsent sur le Maghreb ont considérablement ralenti la venue des touristes au Maroc, et les recettes liées à ce secteur sont en régression (460 millions de dollars en 1999).<o:p></o:p>

    Le pays dispose d’importants équipements portuaires à Casablanca, Agadir, Kenitra, Safi et Tanger. Au début des années quatre-vingt-dix, le pays était équipé d’un réseau ferroviaire de 1 890 km et de 59 198 km de routes, dont 47 p. 100 étaient bitumées. Royal Air Maroc, la compagnie aérienne nationale, assure les liaisons intérieures et internationale s. On compte 19 aéroports au Maroc.<o:p></o:p>

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    Commerce extérieur<o:p></o:p>

    Avec 10,8 milliards de dollars d’exportations et 7,37 milliards de dollars d’importations, la balance commerciale du Maroc était déficitaire en 1999.<o:p></o:p>

    Le Maroc exporte essentiellement des phosphates et des produits dérivés, des agrumes, du blé, du poisson. Ses principaux partenaires commerciaux sont les pays de l’Union européenne (67,9 p. 100 des importations, 70,9 p. 100 des exportations, dont 30,4 p. 100 vers la France), les États-Unis (5,4 p. 100), les pays en voie de développement (22,8 p. 100 des importations, 18,9 p. 100 des exportations).<o:p></o:p>

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    HISTOIRE<o:p></o:p>

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    Les origines<o:p></o:p>

    Le Maroc est riche en vestiges paléolithiques (galets aménagés, bifaces acheuléens, faciès moustériens), dont des pointes atériennes spécifiques de l’Afrique du Nord (jusqu’à moins 10 000 ans environ) et du Sahara.<o:p></o:p>

    Les populations qui s’installèrent peu après dans la région étaient probablement originaires d’Europe et d’Asie, et donnèrent naissance aux ancêtres des Berbères. On sait peu de choses de ces peuples, dont la langue dite libyque est quasi indéchiffrable et présente des similitudes avec le Tifinagh des Touareg.<o:p></o:p>

    L’histoire du Maroc est d’abord celle d’établissements étrangers dans les zones littorales ; les Phéniciens fondèrent des comptoirs de commerce sur la côte méditerranéenne d’Afrique du Nord au VIIe siècle av. J.-C. sur des sites portant des noms d’origine berbère et devenus de grands ports, tels Tingi (Tanger), Casablanca ou Russadir (Melilla). Bien que l’on attribue aux Carthaginois l’introduction du fer et la culture de la vigne, la civilisation phénicienne resta marginale, et son influence semble ne pas avoir beaucoup pénétré à l’intérieur des terres où des royaumes berbères furent fondés : celui de Maurétanie, apparu au IVe siècle av. J.-C. dans le nord du Maroc, et celui des Masaesyles, à l’est.<o:p></o:p>

    2<o:p></o:p>

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    Rome et Byzance<o:p></o:p>

    La conquête de Carthage par l’Empire romain au IIe siècle av. J.-C. assura aux Romains la domination de tout le littoral africain baigné par la Méditerranée jusqu’au détroit de Gibraltar.<o:p></o:p>

    De cette époque date pratiquement le partage territorial du Maghreb entre ce qui, plus tard, allait devenir le Maroc et l’Algérie. Les Romains s’allièrent avec Bocchus, le roi berbère qui régnait sur toute la région à l’ouest de la Moulouya, pour briser la résistance de son gendre Jugurtha, qui dominait l’Algérie. Jugurtha fut vaincu définitivement en 105 av. J.-C. Durant la période romaine, la région fut mise en valeur : des routes furent construites, des villes, telle Volubilis, furent fondées. L’agriculture se développa, tandis que le commerce prospérait.<o:p></o:p>

    De 25 à 23 av. J.-C., Juba II, un souverain berbère, administra la Maurétanie (Algérie, Maroc). Vers 42 apr. J.-C., l’empereur Claude Ier annexa l’ensemble de la Maurétanie à l’Empire romain ; elle fut divisée en deux provinces, séparées par la Moulouya : la Maurétanie Tingitane (de Tanger), correspondant au Maroc actuel, et que dirigea le fils de Juba, Ptolémée, et la Maurétanie Césarienne (l’Algérie). Les Romains, qui ne contrôlaient véritablement que la partie septentrionale du pays (Volubilis) en raison de l’hostilité des montagnards berbères, se replièrent sur la région de Tanger, qui fut rattachée, sous le règne de Dioclétien, à l’Espagne méridionale (285).<o:p></o:p>

    En 429, le Maroc subit l’invasion des Vandales, qui se fondirent dans les populations locales. Le général byzantin Bélisaire reprit la région en 533 et y imposa les lois de l’Empire byzantin. Néanmoins, cette reconquête fut limitée dans l’espace, seul le Nord fut solidement tenu.<o:p></o:p>

    3<o:p></o:p>

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    La conquête arabe<o:p></o:p>

    Après la conversion de l’empereur Constantin Ier le Grand, au IVe siècle, le christianisme s’était développé dans les régions romanisées, c’est-à-dire essentiellement les villes et les plaines côtières. Cependant, ces régions qui supportaient mal l’omnipotence des fonctionnaires de l’Empire et l’extrême centralisation du système, allaient faire bon accueil aux idées d’indépendance financière et commerciale apportées par l’islam.<o:p></o:p>

    Il semble que, dans leur offensive contre les Byzantins, les troupes arabo-musulmanes conduites par Oqba ibn Nafi atteignirent l’Atlantique dès 681. Mais les tribus berbères montagnardes (confédération des Masmouda, établis dans le Haut-Atlas occidental, l’Anti-Atlas, le Rif et les plaines atlantiques, des Sanhadja, du Moyen-Atlas, et des Zenata, du Maroc oriental), qui n’avaient pas plus accepté la domination de Byzance que celle de Rome, les obligèrent à se replier.<o:p></o:p>

    La véritable conquête débuta une vingtaine d’années plus tard, entre 705 et 707, sous la direction de Musa ibn Nuşayr qui sut habilement jouer des clivages entre tribus berbères. Prônant l’égalité entre tous les croyants, les tenants de la nouvelle religion manquaient de cadres administratifs ; ils les trouvèrent souvent chez les « mawalis » (affranchis, clients), lettrés chrétiens et juifs autochtones, des Berbères pratiquant le judaïsme, dont beaucoup finirent par se convertir, échappant ainsi à l’imposition qui touchait les « dhimmis » — les gens du Livre, chrétiens et juifs, protégés par l’islam, mais soumis à des taxes pour compenser l’interdiction qui leur était faite de porter les armes. L’implantation arabe fut cependant longue et difficile.<o:p></o:p>

    Plusieurs dynasties musulmanes, se référant pour des raisons religieuses et de prestige à une origine arabe, régnèrent alors sur le pays. Pourtant, la résistance à l’islamisation et à la domination arabe fut vive dans certaines régions berbères. Elle prit notamment la forme du kharijisme, un mouvement musulman contestataire et égalitaire s’appuyant sur une stricte lecture du Coran et récusant le mode de succession du califat, qui privilégiait l’appartenance à la lignée du Prophète ou à celle des premiers compagnons (Ansars). En 742, une révolte ébranla les montagnes marocaines. Dans le Tafilalet (région actuelle d’Erfoud, dans le Sud-Est), un royaume kharijite subsista longtemps avec pour capitale Sijilmassa, comptoir commercial au croisement des routes d’échanges entre les empires de l’Afrique noire — Ghana puis Mali — et le monde musulman.<o:p></o:p>

    En 788, Idris Ier, descendant d’Ali, gendre du Prophète, qui avait fui l’Arabie, fonda la dynastie des Idrissides. C’est de cette époque que date la fondation de la ville de Fès, qui devint un important centre religieux et intellectuel sous le règne d’Idris II. À sa mort en 828, le royaume idrisside entra dans une période de déclin. Alors que l’Est subissait les raids des nomades, les Fatimides chiites d’Égypte et les Omeyades de Cordoue, profitant des divisions internes qui affaiblissaient la dynastie, rivalisaient pour étendre leur domination sur le Maroc. Les Fatimides portèrent le coup fatal à la dynastie idrisside en 917 ; le redressement se produisit depuis le Sahara.<o:p></o:p>

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    Les premières dynasties berbères<o:p></o:p>

    Les Almoravides (de l’arabe al-Murabitun ; le murabit était celui qui pratiquait la défense de l’islam par les armes et menait une vie pieuse, les ribat étaient des couvents fortifiés installés sur la ligne de front entre l’islam et les non-musulmans), guerriers rigoristes de l’islam, dont le mouvement était né dans le sud de la Mauritanie actuelle parmi les nomades Sanhadja, allaient dominer la région à partir de 1062, date à laquelle ils fondèrent Marrakech, au carrefour des routes commerciales entre le monde arabe et le Sahara. Leur expansion se fit à la fois en direction de l’Espagne musulmane, où ils avaient été appellés par une des factions musulmanes au pouvoir, et de l’Afrique noire. En 1086, ils battaient, à Zellaca, le roi Alphonse IV. Au sud, ils emportaient, en 1077, une victoire décisive sur l’empire du Ghana, prenant ainsi le contrôle du commerce de l’or.<o:p></o:p>

    Au début du XIIe siècle, l’empire almoravide comprenait l’Espagne musulmane, le Maghreb occidental et central ainsi que le Sahara. Mais un nouveau mouvement réformateur, lancé par Ibn Tumart dans la première moitié du XIIe siècle, se dressa contre eux. Ce dernier luttait contre toute déviation et prêchait l’unicité de Dieu. La venue au pouvoir de ses disciples, les Almohades (de l’arabe al-muwahhidun, les Unitaires) en 1147, marqua le triomphe des Berbères sédentaires de l’Anti-Atlas sous l’égide d’Abd al-Moumin (1130-1163). À l’apogée de leur puissance, les Almohades exercèrent leur autorité sur l’actuelle Algérie, la Tunisie, la Libye, ainsi que sur une partie du Portugal et de l’Espagne. Le Maghreb musulman en profita pour se libérer également de la tutelle de l’Orient.<o:p></o:p>

    En 1212, la bataille de Las Navas de Tolosa, sur le sol espagnol, au cours de laquelle les armées chrétiennes vainquirent les troupes musulmanes, marqua le début du déclin des Almohades et de l’Espagne musulmane. Les Beni Merin, des Berbères arabisés qui avaient été poussés vers le sud du Maroc par les invasions arabes, en profitèrent pour se soulever. En 1269, les Mérinides parvinrent à s’imposer sur le trône ; ils fixèrent leur capitale à Fès, qu’ils firent doubler par une nouvelle cité, Fès el-Djedid (Fès-la-Neuve). Les Mérinides ne purent cependant maintenir l’empire maghrébin des Almohades. Ils perdirent le contrôle des routes sahariennes et s’engagèrent dans de coûteuses opérations militaires dans la péninsule Ibérique, luttant contre l’avancée des princes chrétiens ou prenant parti dans les conflits entre princes musulmans. La Reconquista (« reconquête ») gagna bientôt le territoire marocain lui-même. Espagnols et Portugais se partagèrent les côtes en zones d’influence : les rivages méditerranéens revinrent à l’Espagne, et le littoral atlantique échut au Portugal. En 1415, le port de Ceuta fut pris aux musulmans andalous par les Portugais ; Melilla tomba aux mains des Espagnols en 1497.<o:p></o:p>

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    Les dynasties chérifiennes<o:p></o:p>

    La progression des Européens provoqua le sursaut des Beni Saad (ou Saadiens). Se réclamant de la lignée du Prophète, ces chérifs, ou chorfas (titre donné par les musulmans aux descendants de Mahomet par Ali et Fatima), étaient établis au sud, dans la vallée du Sous, autour de Taroudant. Ils menèrent la guerre sainte (voir Djihad) contre les Portugais, qu’ils chassèrent d’Agadir en 1541, puis de Safi. Ils s’attaquèrent ensuite aux successeurs des Mérinides, les Wattassides. En 1549, ils s’emparèrent de Fès. Les Wattassides demandèrent l’aide des Turcs présents en Algérie, mais les Saadiens se rendirent maîtres du pays en 1554.<o:p></o:p>

    Prudents, les sultans saadiens adoptèrent une politique d’équilibre entre les Turcs ottomans et les Occidentaux. En 1591, les Saadiens, souhaitant obtenir les mines de sel du Sahara et l’or du Soudan, lancèrent une expédition à travers le désert contre l’Empire songhaï, établi dans la vallée du Niger. Le sultan Ahmad al-Mansur n’en retira pas l’argent espéré, mais, par la suite, les nationalistes marocains allaient s’appuyer sur cette conquête pour revendiquer toute la région comprise entre le Maroc et les rives septentrionales du Niger (Nord-Mali) et du Sénégal (Mauritanie). Le pays bénéficia de l’immigration de près d’un million de morisques (voir Maures) et de juifs expulsés d’Espagne après 1492. Le Maroc saadien était unifié et relativement prospère ; l’architecture et les arts marocains connurent un essor notable à cette époque.<o:p></o:p>

    Peu après l’arrivée des premiers Saadiens d’Arabie, des immigrants se réclamant de la descendance d’Hassan, l’un des deux fils d’Ali, s’étaient installés dans le Tafilalet, aux portes du désert. Utilisant le prestige que leur accordait cette ascendance alaouite, ils s’appuyèrent sur le désir d’indépendance des habitants de la région pour se poser en prétendants au trône. En 1664, Moulay Rachid fonda la dynastie alaouite, qui règne encore de nos jours sur le Maroc.<o:p></o:p>

    La dynastie connut son apogée sous Moulay Ismaïl (1672-1727), le bâtisseur de Meknès. Il s’engagea dans la reconquête du pays sur les chrétiens (Espagnols et Portugais occupant des ports) et mena la lutte contre les Ottomans. Son règne fut suivi d’une longue période de rivalités familiales, ponctuées de brefs interludes de paix et de prospérité relatives.<o:p></o:p>

    À la fin du XVIIIe siècle, seul le tiers septentrional du Maroc restait sous l’administration du sultan : c’était le Bled el-Maghzen, pays soumis à l’impôt, donc à l’autorité chérifienne, tandis que le reste du pays se trouvait en situation de quasi-insoumission (Bled el-Siba, « pays de la dissidence »).<o:p></o:p>

    6<o:p></o:p>

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    L’intrusion européenne<o:p></o:p>

    Les puissances européennes, qui luttaient en Méditerranée contre les Ottomans et les pirates des États barbaresques, profitèrent de l’affaiblissement du royaume chérifien pour signer des traités commerciaux à leur avantage : la France, en 1767, et le Royaume-Uni, en 1792, obtinrent le libre passage du détroit de Gibraltar et la liberté de commerce. L’occupation française d’Alger, en 1830, provoqua une réaction nationaliste au Maroc voisin. Le sultan Abd al-Rahman apporta son soutien à l’émir Abd el-Kader, qui dirigeait la résistance depuis l’Oranie. En tentant de reprendre Ceuta et Melilla, les Marocains déclenchèrent en retour une expédition espagnole qui s’empara de Tétouan, en 1860. L’affaiblissement du Maroc, contraint par ailleurs de payer d’importants dommages de guerre, attisa les rivalités européennes.<o:p></o:p>

    Entre 1900 et 1903, la France occupa les confins marocains. En 1904, la France, la Grande-Bretagne et l’Espagne conclurent des accords qui préparaient un partage du Maroc. L’Espagne étendait son influence sur le Rif, dans l’arrière-pays de Ceuta et de Melilla ; l’Angleterre renonçait à ses visées sur le reste du pays au bénéfice de la France, en contrepartie de l’abandon de celles de la France sur l’Égypte. Mais l’Allemagne, se sentant lésée dans ce partage colonial, décida d’intervenir. Le 31 mars 1905, le kaiser Guillaume II rendit visite au sultan à Tanger, lui affirmant sa volonté de soutenir l’indépendance marocaine. La tension entre la France et l’Allemagne fut portée à son comble. L’année suivante, la conférence d’Algésiras plaça le pays sous contrôle international, et en 1909, Français et Allemands s’entendirent pour signer une convention de partage économique du Maroc. Pourtant, en 1911, éclata une nouvelle crise, l’incident d’Agadir. Le sultan Moulay Hafiz, assiégé dans Fès par des tribus berbères révoltées, avait fait appel à la France. L’Allemagne, opposée à une intervention française, dépêcha immédiatement une canonnière dans le port d’Agadir. La crise trouva rapidement une solution politique : en échange d’une partie du territoire du Congo français frontalière du Cameroun, alors possession allemande, l’Allemagne abandonnait ses prétentions au Maroc, laissant désormais le champ libre à la France.<o:p></o:p>

    7<o:p></o:p>

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    Le protectorat français<o:p></o:p>

    Le 30 mars 1912, le sultan reconnut le protectorat français. L’Espagne obtenait pour sa part le contrôle de la région du Rif et de l’enclave d’Ifni. Contre ce nouvel état de fait, des émeutes éclatèrent en différents points du pays. Moulay Hafiz abdiqua en faveur de son frère Moulay Youssef, et la pacification du pays débuta sous la conduite du général Lyautey. Marrakech fut occupée en septembre 1912, et Agadir l’année suivante. Jusqu’en 1925, Lyautey, nommé résident général, s’efforça de mener une politique respectueuse envers les habitants du Maroc, pays qu’il s’attacha à valoriser en développant ses infrastructures (routes, voies ferrées, ports).<o:p></o:p>

    Mais le Rif fut ébranlé, de 1921 à 1926, par la révolte d’Abd el-Krim. La longue guerre du Rif ne put être matée que par une alliance militaire franco-espagnole dirigée par le maréchal Pétain, à la tête d’une force de près de 100 000 hommes ; le Haut-Atlas ne fut soumis officiellement qu’en 1934. La vallée du Draa et les oasis du sud restèrent encore longtemps en état de dissidence larvée : on estime qu’entre 1921 et 1934 la conquête du Maroc coûta la vie de 27 000 hommes à la France (métropolitains et troupes africaines).<o:p></o:p>

    En 1930, la France, qui souhaitait mettre en place une administration plus directe, à l’image de celle qui existait en Algérie, tenta de désarmer les Berbères en publiant le « dahir berbère », manifeste qui reconnaissait leur spécificité (langue, lois coutumières) par rapport à l’administration arabe. Ce texte entraîna la première réaction nationaliste des milieux arabisés, qui accusèrent la France de vouloir diviser le pays pour mieux asseoir son autorité. C’est d’ailleurs à la même époque que se constitua le Comité d’action marocaine, le premier parti politique réclamant la fin de l’administration directe.<o:p></o:p>

    8<o:p></o:p>

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    La lutte pour l'indépendance<o:p></o:p>

    La défaite française de 1940 renforça les espoirs des nationalistes. La figure principale du nationalisme marocain, Allal al-Fasi, allait donner ses fondements idéologiques au parti de l’Indépendance, l’Istiqlal, branche dissidente du Comité d’action marocaine, fondé en 1943 avec Ahmed Balafrej.<o:p></o:p>

    Un an auparavant, en novembre 1942, les troupes américaines avaient débarqué au Maroc ; le pays devint alors une base stratégique pour les Alliés jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et les troupes marocaines, intégrées à l’armée française, participèrent aux opérations de la fin du conflit (campagnes d’Italie, de France, d’Allemagne).<o:p></o:p>

    À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la poussée nationaliste se fit plus pressante. Le sultan Mohammed Ben Youssef profita de la célébration du vingt-cinquième anniversaire de son accession au trône pour revendiquer l’indépendance du Maroc. Il manifesta sa volonté de résistance en refusant de signer un certain nombre de dahirs (textes de loi) alors que le poids de l’administration, placée sous l’autorité du général Juin, se faisait de plus en plus sentir. Les autorités françaises, en accord avec Hadj Thami el Glaoui, beau-frère du sultan et pacha de Marrakech, considéré comme l’un des plus puissants « féodaux » de l’époque, organisèrent, à l’issue d’un complot fomenté à Marrakech, un semblant de rébellion qui conduisit à la destitution du sultan en août 1953. Celui-ci, exilé, fut remplacé à ce poste par une personnalité sans relief et âgée, Ibn Arafa. L’activisme nationaliste des « autorités » en place se doublait alors de celui de nouvelles formations, au premier rang desquelles l’Istiqlal. Cependant, la France, qui était engagée dans la guerre d’Algérie, devait également faire face à la révolte nationaliste en Tunisie et sortait à peine de la guerre en Indochine. Elle décida alors de s’orienter vers une solution politique : le sultan, dont l’exil n’avait fait que conforter la légitimité et grandir le prestige international, fut rappelé au Maroc. Revenu dans son pays, il fut reçu et acclamé par une foule de plus d’un million et demi de personnes. Le gouvernement d’Edgar Faure négocia les modalités de la déclaration de La-Celle-Saint-Cloud (novembre 1955), qui déboucha sur l’indépendance du pays le 3 mars 1956 ; Madrid reconnut celle du Maroc espagnol le 7 avril ; Ceuta, Melilla et Ifni demeuraient cependant des enclaves espagnoles. Le statut international de Tanger, institué en 1923, fut aboli le 21 octobre. En août 1957, le sultan, jouissant d’une immense popularité, fut proclamé roi du Maroc, sous le nom de Mohammed V.<o:p></o:p>

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    Vers l’unification<o:p></o:p>

    Malgré la pression des nationalistes, Mohammed V accepta l’indépendance d’un pays amputé des enclaves espagnoles et ne comprenant pas les territoires que les nationalistes, au nom de l’histoire, estimaient marocains : tout le Sahara jusqu’au Niger et au Sénégal, autrement dit, la région de Tindouf, qui faisait partie de l’Algérie française, le nord de l’actuel Mali jusqu’à Tombouctou, la Mauritanie et le Sahara-Espagnol. Le roi n’y renonçait pas définitivement mais considérait que l’indépendance immédiate était préférable.<o:p></o:p>

    L’Istiqlal créa, dans le Sud, une armée de libération marocaine comprenant des Mauritaniens et des Sahraouis, membres de tribus nomadisant à travers ces territoires et partisans d’un « Grand Maroc ». Cette armée irrégulière envahit le nord de la Mauritanie en 1960, au moment de son indépendance, puis, en janvier 1969, contraignit les Espagnols à évacuer l’enclave d’Ifni. Mais cette armée devenait incontrôlable et fut dissoute par le roi, ce qui suscita un vif mécontentement parmi ses membres sahraouis, dont le territoire était toujours occupé par l’Espagne : ils devinrent les premiers cadres du Front populaire pour la libération de la Saguia el-Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario), qui mena la lutte pour l’indépendance du Sahara espagnol, mais hors de l’État marocain.<o:p></o:p>

    Le contentieux sur la frontière entre l’Algérie et le Maroc, à partir de 100 km au sud d’Oujda, avait été mis en sommeil, d’un commun accord entre les deux parties jusqu’à l’indépendance algérienne. En 1962, dès que celle-ci fut acquise, les relations s’envenimèrent entre les voisins maghrébins. La « guerre des sables », en 1963 et 1964, opposa en fait deux régimes, l’un monarchique et intégré au camp occidental, l’autre révolutionnaire et non-aligné. L’Algérie appuyait les revendications sahraouies pour s’aménager une éventuelle fenêtre sur l’Atlantique et empêcher la constitution d’un grand ensemble territorial concurrent en Afrique du Nord.<o:p></o:p>

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    La guerre du Sahara<o:p></o:p>

    En 1974-1975, le Maroc exerça de fortes pressions sur l’Espagne afin qu’elle renonce à son territoire saharien. Les Espagnols quittèrent la région en 1976 et cédèrent les deux tiers nord de leur colonie au Maroc et le tiers sud à la Mauritanie. Celle-ci se retira du conflit en 1979, et le Maroc occupa le territoire abandonné. Le roi Hassan II, monté sur le trône en 1961, engagea encore davantage son pays dans la lutte contre le Polisario au Sahara, afin de protéger les mines de phosphate et les centres urbains menacés. En 1984, le Maroc quitta l’Organisation de l’unité africaine (OUA), qui venait d’accorder un siège au Polisario. L’Organisation des Nations unies (ONU) fut alors sollicitée pour mettre fin au conflit. Elle recommanda la tenue d’un référendum d’autodétermination sous contrôle international. Mais celui-ci ne cessa d’être différé, les parties ne s’entendant pas sur l’identification des votants. Cependant, un accord conclu en septembre 1996 entre le Maroc et le Polisario, outre un échange de prisonniers et la libération de détenus politiques, a prévu la tenue d’un référendum, constamment repoussé, sur le statut (indépendance ou intégration au Maroc) de ce territoire disputé. L'Algérie, qui avait mis en sommeil sa diplomatie en faveur du Polisario, a, de nouveau montré sa préférence pour ce mouvement depuis la venue au pouvoir dans ce pays d'Abdelaziz Bouteflika ancien ministre des Affaires étrangères sous Boumédiène.<o:p></o:p>

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    Le royaume du Maroc aujourd’hui : d’Hassan II à Mohammed VI<o:p></o:p>

    En 1959, l’Istiqlal avait éclaté, et son aile gauche, conduite par Mehdi Ben Barka, avait fondé l’Union nationale des forces populaires (UNFP), revendiquant auprès du roi une plus grande démocratisation. Hassan II signa une charte royale, instituant une monarchie constitutionnelle approuvée, en décembre 1962, par un référendum boycotté par l’UNFP. De violentes manifestations obligèrent le pouvoir à se séparer du gouvernement, trop conservateur. Cependant, en juin 1965, après des émeutes populaires sévèrement réprimées, le roi suspendit le Parlement et assuma les pleins pouvoirs, occupant également la fonction de Premier ministre. À la fin de l’année éclata l’« affaire Ben Barka », et la disparition, après son enlèvement à Paris, du dirigeant de l’UNFP, vraisemblablement assassiné, opposa durablement la gauche au souverain.<o:p></o:p>

    Le roi soutint la cause arabe en 1967 lors de la guerre contre Israël et s’employa à consolider l’unité arabe, en fondant le comité Al-Quds (nom arabe de Jérusalem) en faveur du retour de la Ville sainte à l’islam, tout en nouant des relations discrètes avec les Israéliens. En 1970, un nouveau référendum constitutionnel renforça les pouvoirs de l’exécutif. Pourtant, en 1971, à Skirat, et en 1972, au cours d’un voyage aérien, Hassan II échappa à deux attentats, dont le dernier avait été fomenté par le général Oufkir, qui fut exécuté. Le souverain s’engagea dans le processus de récupération du Sahara, une cause qui réunissait toutes les forces populaires et politiques du pays, jusqu’au Parti communiste : une « Marche verte » fut organisée en 1975 lorsque l'Espagne décida de se retirer du territoire. L’unité nationale ainsi réaffirmée fut ébranlée en 1981 : lorsque l’augmentation des prix des produits de base déclencha de nouvelles émeutes à Casablanca. Cette cité tentaculaire avait vu sa population augmenter de près d’un million d’habitants en quatre ans, en raison de l’exode rural et de l’extension des cultures industrielles au détriment des cultures vivrières.<o:p></o:p>

    Face au malaise social et confronté aux critiques nationales et internationales concernant les violations des droits de l’Homme, Hassan II multiplia, en vain, les offres d’ouverture vers l’opposition. En 1988 s’amorça le rapprochement avec l’Algérie, qui représentait un important marché pour les céréales marocaines et qui se concrétisa l’année suivante par la création de l’Union du Maghreb arabe (UMA).<o:p></o:p>

    Aux contestations républicaines s’ajouta, dans la même période, l’essor d’un mouvement islamiste. Commandeur des croyants, descendant du Prophète et fondateur du comité Al-Quds, Hassan II s’employa à neutraliser les islamistes sur leur terrain en lançant la construction d’une immense mosquée à Casablanca dotée d’un minaret de 172 m (le « Phare de l’islam »), inaugurée en 1988. Après de nouvelles émeutes populaires à Fès, en 1990, Hassan II gracia, en 1991, 2 000 détenus, dont des prisonniers sahraouis, et fit libérer les 32 derniers prisonniers du bagne de Tazmamart, qui fut rasé. En juillet 1994, une nouvelle grâce royale fut accordée et, en juin 1995, après vingt-neuf ans d’exil, l’opposant Mohamed Basri, l’un des fondateurs de l’UNFP, fut autorisé à rentrer dans son pays.<o:p></o:p>

    Cette libéralisation, jugée encore insuffisante par l’opposition, s’est accompagnée de négociations avec l’Union européenne (UE). Rejetant le raidissement dictatorial qui marqua l’Algérie et l’immobilisme politique de la Tunisie et de la Libye, le royaume chérifien a signé en novembre 1995 avec l’Union européenne un important accord de libre-échange qui concrétisait le souhait du Maroc de jouer le rôle d’un pont entre l’Europe et l’Afrique. L’autre volet de cette politique était la volonté désormais affirmée du roi Hassan II de régler sa succession. En 1996, le roi a désigné son fils aîné, le prince héritier Sidi Mohammed, comme son successeur au trône. Parallèlement, il s’est attaché à consolider la démocratisation du régime dans le cadre de la monarchie en élaborant une charte constitutionnelle (février 1997) entérinée par l’opposition unie dans le Bloc démocratique. Les élections législatives de novembre 1997, entièrement issues du suffrage universel ont donné la victoire à l’USFP, et son leader Abderrahmane Youssoufi a été nommé Premier ministre (mars 1998) pour engager l'« alternance ». Miné par la maladie, le souverain s'est attaché à régler la question des « disparus », qui jetait une ombre sur son règne.<o:p></o:p>

    Le décès d'Hassan II, le 23 juillet 1999, survient alors qu'une rencontre est annoncée entre le souverain chérifien et le nouveau président algérien Abdelaziz Bouteflika, destinée à aborder les questions en suspens entre les deux pays. Son fils aîné Sidi Mohammed, âgé de trente-six ans, monte sur le trône sous le nom de Mohammed VI. Les chantiers auxquels le nouveau souverain doit faire face portent surtout sur la lutte contre la pauvreté, la santé, l'alphabétisation (le taux d’analphabétisme dépasse les 50 p. 100), la réforme de l'administration et de la justice, qui reste liée au problème de la corruption, la montée de l'islamisme, dont le leader, Cheik Yassine défie le pouvoir, et la question épineuse du Sahara. L'acte le plus significatif de la politique d'ouverture menée par Mohammed VI est le limogeage, en novembre 1999 de Driss Basri, ministre de l'intérieur d'Hassan II, et symbole de l’autoritarisme de l’ancien pouvoir. Voulant effacer les pages les plus sombres du règne précédent, Mohammed VI met également en place une commission chargée d'indemniser les victimes de la répression, tandis que de nombreux opposant rentrent au Maroc (Abraham Serfaty, le famille de Ben Barka). Conservant le Premier ministre socialiste Abderrahmane Youssoufi, le souverain garde la haute main sur la direction de l'armée.<o:p></o:p>

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    <o:p> Le MAROC ANTIQUE</o:p>

  • <o:p>Le Maroc antique
    Les traditions rapportées par les auteurs antiques font remonter au XII e  siècle avant notre ère la colonisation phénicienne, même si les témoignages archéologiques ne donnent des datations assurées qu'à partir du VIIe siècle av. J.-C. Les Phéniciens fondèrent des comptoirs sur les côtes de la mer Méditerranée et de l'océan Atlantique. Les principales cités phéniciennes étaient Lixus (Larache), Mogador (Essaouira) et Sala (près de Rabat).

    Les Carthaginois s'y installèrent à leur tour, au VI e  siècle av. J.-C. Le célèbre récit connu sous le nom de Périple d'Hannon relate l'expédition maritime menée par Carthage entre 475 et 450 av. J.-C., entreprise qui aurait atteint le golfe de Guinée. La synthèse réussie de l'antique civilisation berbère et de la civilisation phénicienne donna naissance à la civilisation mauritanienne, ou néopunique. Un important royaume berbère se constitua dans l'ouest du Maghreb, qui vit un essor notable des villes. Sala, en particulier, connut des moments de splendeur sous les règnes de Juba II et de Ptolémée, son fils et successeur.  

    En contact avec Rome mais non sous sa domination, le royaume perdit son indépendance lorsque
    Caligula, en 40 apr. J.-C., pour s'emparer de ses richesses, fit assassiner Ptolémée à Rome. Après une guerre très dure, la région devint une province de l'Empire romain, la Maurétanie Tingitane, du nom de sa capitale, Tingis (qui deviendra Tanger), mais seul le Nord de l'actuel territoire marocain fut soumis. La prospérité de cette province reposait sur l'exploitation des ressources naturelles (produits de la mer, huile d'olive), le développement du commerce et la construction de villes, dont la plus célèbre, Volubilis, a livré des bronzes, des décors sculptés, des mosaïques et des peintures.

    En 285, pour des raisons encore mal définies, l'administration romaine abandonna la majeure partie du territoire annexé. L'influence de Rome ne modifia pas profondément le caractère de la population, bien qu'on en trouve un certain nombre de marques, comme l'usage dans les campagnes du calendrier julien pour les travaux agricoles. En revanche, la christianisation, assez nette dans les villes aux III e   et IV e  siècles, ne laissera aucune trace durable. La présence romaine se maintint seulement dans la région de Tanger jusqu'à l'arrivée des Vandales, en 429. Après la chute de Rome, l'Empire byzantin tenta en vain de contrôler durablement la Maurétanie.

    </o:p>
    <font face="Comic sans MS, sans-serif">Les PHENICIENS</font>

    Histoire du Maroc : Pheniciens

    Des vestiges d'«!archanthropiens!» (datant de 400 000 ans environ) ont été découverts près de Casablanca. Le Maroc est riche en vestiges paléolithiques (galets aménagés, bifaces acheuléens, faciès moustériens), dont des pointes atériennes spécifiques de l'Afrique du Nord (jusqu'à moins 10 000 ans environ) et du Sahara ont été utilisées jusqu'au Néolithique. Les populations qui s'installèrent peu après dans la région étaient probablement originaires d'Europe et d'Asie et donnèrent naissance aux ancêtres des Berbères actuels. L'histoire du Maroc commence véritablement avec l'arrivée des Phéniciens, qui fondèrent des comptoirs de commerce sur la côte méditerranéenne d'Afrique du Nord au XIIe siècle av. J.-C. sur des sites portant des noms d'origine berbère et devenus de grands ports, tels Tanger, Casablanca ou Melilla. La civilisation phénicienne rayonna sur la région durant un millénaire!; l'usage des métaux se répandit, des plantes nouvelles furent introduites, la langue et la religion des Phéniciens se diffusèrent également. À l'intérieur des terres, des royaumes berbères furent fondés : celui de Maurétanie, apparu au IVe siècle av. J.-C. dans le nord du Maroc et à l'est, celui des Masaesyles.
    Les colonies phéniciennes tombèrent ensuite aux mains des Carthaginois qui étendirent leur présence dans l'arrière-pays où, engagés dans la lutte contre Rome.Ils passèrent des accords avec les chefs locaux pour s'assurer notamment du libre passage par le detroit de Gilbraltar.

    Les Romains

    La conquête de Carthage par l'Empire romain au IIe siècle av. J.-C. assura aux Romains la domination de tout le littoral africain baigné par la Méditerranée. De cette époque date pratiquement le partage territorial du Maghreb entre le Maroc et l'Algérie.
    Les Romains s'allièrent avec Bocchus, le roi berbère qui régnait sur toute la région à l'ouest de la Moulouya, pour briser la résistance de son gendre Jugurtha qui dominait l'Algérie. Jugurtha fut vaincu définitivement en 105 av. J.-C. Durant la période romaine, la région fut mise en valeur : des routes furent construites, des villes, telle Volubilis, furent fondées. L'agriculture se développa tandis que le commerce était actif.
    De 25 à 23 av. J.-C., Juba II, un souverain berbère, administra la Maurétanie (Algérie, Maroc, une partie de la Mauritanie). Vers 42 apr. J.-C., Claude Ier annexa l'ensemble de la Maurétanie à l'Empire romain : elle fut divisée en deux provinces, la Maurétanie Tingitane (de Tanger), correspondant au Maroc actuel, et que dirigea le fils de Juba, Ptolémée, et la Maurétanie césarienne (l'Algérie), la Moulouya marquant la frontière entre les deux régions. Les Romains, qui ne contrôlaient véritablement que la région septentrionale du pays (Volubilis) en raison de l'hostilité des montagnards berbères, se replièrent sur la région de Tanger qui fut rattachée, sous Dioclétien, à l'Espagne méridionale, en 285. En 429, le Maroc subit une nouvelle invasion, celle des Vandales germaniques qui furent assimilés par les populations locales. Le général byzantin Bélisaire reconquit le pays en 533 et imposa les lois de l'Empire byzantin.

    Les Berbères

    Histoire du Maroc : Les Arabes

    Les Almoravides (en arabe al-Murabitun), guerriers rigoristes de l'islam, dont le mouvement était né dans le sud de la Mauritanie actuelle parmi les nomades Sanhadja, allaient dominer la région à partir de 1062, date à laquelle ils fondèrent Marrakech, au croisement des routes commerciales entre le monde arabe et le Sahara. Leur expansion se fit à la fois en direction de l'Espagne musulmane et de l'Afrique noire. En 1086, ils battaient, à Zellaca, le roi Alphonse XI.
    Au sud, ils emportaient, en 1077, une victoire décisive sur l'empire du Ghana, prenant ainsi le contrôle du commerce de l'or. Au début du XIIe siècle, l'empire almoravide comprenait l'Espagne musulmane, le Maghreb occidental et central ainsi que le Sahara. Mais un nouveau mouvement réformateur se dressa contre eux. La venue au pouvoir des Almohades, en 1147, marqua le triomphe des Berbères sédentaires de l'Anti-Atlas. Dans sa plus large extension, les Almohades exerçaient leur autorité sur l'actuelle Algérie, la Tunisie, la Libye, ainsi que sur une partie du Portugal et de l'Espagne.
    En 1212, la bataille de Las Navas de Tolosa, sur le sol espagnol, au cours de laquelle les armées chrétiennes vainquirent les troupes musulmanes, marqua le début du déclin des Almohades et de l'Espagne musulmane. Les Beni Merin, des Berbères qui avaient été poussés vers le sud du Maroc par les invasions arabes, en profitèrent pour se soulever. En 1269, les Mérinides parvinrent à s'imposer sur le trône!; ils fixèrent leur capitale à Fès qu'ils firent doubler par une nouvelle cité, Fes el-Djid (Fès-la-Neuve). Les Mérinides ne purent cependant maintenir l'empire maghrébin des Almohades. Ils perdirent le contrôle des routes sahariennes et s'engagèrent dans de coûteuses opérations militaires dans la péninsule Ibérique, luttant contre l'avancée des princes chrétiens ou prenant parti dans les conflits entre princes musulmans d'Andalousie. La Reconquista (reconquête) gagna bientôt le territoire marocain lui-même. Espagnols et Portugais se partagèrent les côtes en zones d'influence : les rivages méditerranéens revinrent à l'Espagne et le littoral Atlantique échut au Portugal. En 1415, le port de Ceuta fut pris aux musulmans andalous par les Portugais!; Melilla tomba aux mains des Espagnols en 1497.

    Histoire du Maroc : Les Arabes

    Après la conversion de l'empereur Constantin, au IVe siècle, le christianisme s'était développé dans les régions romanisées, c'est-à-dire essentiellement les villes et les plaines côtières. Ces régions, cependant, qui supportaient mal l'omnipotence des fonctionnaires de l'Empire et l'extrême centralisation de celui-ci, allaient faire bon accueil aux idées d'indépendance financière et commerciale apportées par l'islam. Cette religion de marchands prônait l'égalité entre tous les croyants et, manquant de cadres administratifs, les prenaient chez les « mawalis » (affranchis, clients), lettrés chrétiens et juifs locaux, dont beaucoup finirent par se convertir, échappant ainsi à l'imposition touchant les « dhimmis » — les gens du Livre, chrétiens et juifs, protégés par l'islam, mais soumis à des taxes pour compenser l'interdiction qui leur était faite de porter les armes.
    Il semble que, dans leur offensive contre les Byzantins, les troupes arabo-musulmanes conduites par Oqba ibn Nafi atteignirent l'Atlantique dès 682. Mais les tribus berbères montagnardes, qui n'avaient pas plus accepté la domination de Byzance que celle de Rome, les forcèrent à se replier. La véritable conquête débuta une vingtaine d'années plus tard, entre 705 et 707, sous la direction de Moussa ibn Noçaïr qui sut habilement jouer des clivages entre tribus berbères. Ce fut un Berbère converti, Tarik ibn Ziyad, qui franchit le détroit de Gibraltar et conquit l'Espagne. Ses troupes étaient composées principalement de Berbères islamisés, encadrés par des Arabes ou des convertis arabisés.
    Plusieurs dynasties musulmanes, se référant pour des raisons religieuses et de prestige à une origine arabe, régnèrent alors sur le pays. La résistance à l'islamisation et à la domination arabe fut vive dans certaines régions berbères. Elle prit notamment la forme du kharijisme, un mouvement musulman contestataire s'appuyant sur une stricte lecture du Coran et récusant le mode de succession au califat, qui privilégiait l'appartenance à la lignée du Prophète ou à celle des premiers compagnons (Ansars). En 742, une révolte ébranla les montagnes marocaines. Dans le Tafilalet (région actuelle d'Erfoud, dans le Sud-Est), un royaume kharijite subsista longtemps avec pour capitale Sijilmassa, comptoir commercial au croisement des routes d'échanges entre les empires de l'Afrique noire — Ghana et Mali — et le monde musulman. En 788, Idris Ier, descendant d'Ali, gendre du Prophète, qui avait fui l'Arabie, fonda la dynastie des Idrissides. Elle régna jusqu'en 926 et fut à l'origine de la ville de Fès, qui devint un important centre religieux et intellectuel sous le régne d'Idris II. Après la mort de celui-ci, le royaume idrisside entra en déclin. Alors que l'Est subissait les raids des nomades Beni Hilal, les Fatimides chiites d'Égypte et les Omeyades de Cordoue rivalisaient pour étendre leur domination sur le Maroc. Si les Fatimides portèrent le coup fatal à la dynastie idrisside, ce fut du Sahara que vint le redressement.


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