• 13 février 2009 |

    L’Afrique face à la crise économique et financière mondiale
    Réunis la semaine dernière à Addis-Abeba, les dirigeants des pays africains ont convenu de la nécessité de développer et d’améliorer leurs infrastructures. Qu’il soit question d’eau, de transport ou d’électricité, de meilleures infrastructures peuvent se traduire en Afrique par un relèvement de la croissance de plus de 2 %, un surcroît de productivité de 40 %, et des créations d’emplois pour une population jeune en constante augmentation. Mais ce sommet a aussi été l’occasion pour ces dirigeants de discuter de leurs préoccupations croissantes quant à l’impact sur leurs populations de l’effondrement de la situation financière mondiale, venant si peu de temps après la crise des prix alimentaires et énergétiques.


    Il y a un an seulement, les perspectives de l’Afrique subsaharienne semblaient des plus prometteuses. Pour la première fois depuis 20 ans, cette région affichait un taux de croissance identique à celui du reste des pays en développement, abstraction faite de la Chine et de l’Inde. Elle commençait enfin à récolter les dividendes, y compris sous forme de revenus croissants, des difficiles choix opérés depuis des années, que ce soit pour mobiliser plus de ressources au plan intérieur, réorienter des dépenses malavisées, investir dans l’éducation et la santé de base, réformer les services publics, réduire les politiques protectionnistes, assouplir les régimes de taux d’intérêt et de change, ou encourager la concurrence. Elle bénéficiait d’apports de capitaux privés de près de 55 milliards de dollars. Son PIB avait progressé de 5,7 % en 2006 et de 6,1 % en 2007. Et elle faisait l’objet d’une aide extérieure croissante, sous forme de nouveaux capitaux et de remises de dette.

    C’est alors qu’est survenue la crise financière, et que l’économie mondiale est tombée en chute libre. Il n’a pas fallu longtemps pour que les pressions se fassent sentir en Afrique. Celle-ci a vu ses revenus du tourisme fléchir, de même que les envois de fonds reçus de l’étranger et ses recettes d’exportation. Les investissements étrangers ont vite commencé à se tarir. Les bourses africaines, comme celle de l’Ouganda, ont reculé de plus de 40 %. Le Ghana et le Kenya ont dû reporter pour plus de 800 millions de dollars d’émissions d’obligations souveraines, retardant la mise en œuvre de projets de routes à péages et de gazoducs. Pour les pays exportateurs de pétrole, la baisse des prix pétroliers a soulevé le spectre d’une perte de PIB de 15 % en 2009.

    Ces évolutions majeures sont lourdes de conséquences sur le plan humain. Du fait de l’aggravation des résultats économiques, la mortalité infantile et juvénile est destinée à augmenter, et les taux d’achèvement scolaire dans le primaire à baisser. Dans leur majorité, les pays africains étaient déjà en passe de ne pas pouvoir atteindre les objectifs de développement pour le Millénaire, notamment celui consistant à réduire de moitié la pauvreté d’ici 2015. La crise actuelle ne va rendre que plus difficile la réalisation des ODM. Mais les pays plus avancés du continent souffrent eux aussi : en Afrique du Sud, ce sont environ 64 000 emplois qui, selon les estimations, viennent d’être perdus en quelques mois seulement dans le secteur minier.

    La crise économique mondiale porte en elle le risque de devenir une crise politique et sociale pure et simple. On en est à un moment où il appartient aux États africains d’ouvrir le dialogue avec leurs citoyens sur les défis à venir et les choix difficiles à opérer pour y faire face. Les citoyens feront partie de la solution, quelle qu’elle soit. Maintenant, que peut-on et que doit-on faire ?

    Une gestion avisée des finances publiques sera déterminante pour qu’il y ait un redressement plus rapide au sortir de la crise. Les dirigeants africains doivent éviter les options à caractère populiste qui ne feraient que rendre leurs populations encore plus vulnérables à longue échéance. Il faut que les subventions et filets de protection sociale visent en priorité les catégories de population vulnérables qui en ont le plus besoin. En faire bénéficier ceux qui auraient les moyens de se procurer les services correspondants ne fera qu’aggraver la situation des finances publiques, rendant l’État moins à même d’investir dans les domaines d’une importance capitale pour les pauvres.

    Dans le même temps, des programmes de relance budgétaire bien gérés, et financés au moyen de ressources extérieures, permettraient d’éviter une forte baisse de croissance dans les pays africains. Un investissement dans les filets de sécurité et des dépenses dans le domaine des infrastructures (en matière d’entretien, notamment) permettront d’amortir la chute et de mettre ces pays en position de tirer parti du rebond de l’économie mondiale, lorsqu’il se produira. C’est sur cette idée que repose la proposition avancée récemment par le Président du Groupe de la Banque mondiale, M. Zoellick, pour que chaque pays développé s’engage à consacrer 0,7 % du montant de son plan de relance à un fonds d’aide aux pays vulnérables, en vue d’aider les pays en développement à surmonter la crise.

    Les principes de l’économie de marché ont permis à 64 % des Africains de bénéficier d’un niveau de croissance économique de l’ordre de 5,9 à 8,1 % par an durant la période de 1997 à 2007. La révolution que beaucoup de pays de la région ont connue dans leur secteur des télécommunications n’est qu’un exemple de la façon dont ces principes ont changé pour le mieux l’existence de leurs habitants. Il ne faut pas qu’ils reviennent sur les changements opérés sur la base de ces principes de marché, car il ne saurait y avoir de réduction durable de la pauvreté sans croissance. Mais il faut que les pays s’y prennent mieux pour réglementer de manière effective ces marchés, établir des règles du jeu égales pour tous les acteurs économiques, se tenir au fait des approches financières novatrices et de leurs risques inhérents, et puiser dans l’immense réservoir d’ingéniosité et de créativité que représentent leurs propres habitants. Cela ne pourra se faire qu’au prix d’un gros effort de renforcement des capacités de leurs institutions.

    S’agissant des investisseurs étrangers, ils reviendront une fois calmée la crise. Mais ils se montreront prudents, et recommenceront d’abord à investir dans les pays qui auront maintenu le cap des réformes engagées, en se montrant prêts à renforcer la gouvernance, à affirmer le principe de primauté du droit, et à moderniser leurs marchés des capitaux.

    Pour ce qui est des pays richement dotés en ressources minérales, la crise a valeur de rappel à l’ordre pour qu’ils redoublent d’efforts en vue d’établir des systèmes propres à assurer une gestion transparente de ces ressources, et à faire en sorte qu’elles génèrent des gains tangibles pour les segments pauvres de leur population.

    En dépit des incertitudes, les pays africains se doivent de maintenir l’élan dans le sens d’une mutation qui porte en elle la promesse d’une amélioration de l’existence quotidienne de leurs citoyens.

    Obiageli Ezekwesili, Vice-présidente de la Banque mondiale pour la Région Afrique


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    Programme Electoral 2004

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    Bienvenue à vous, visiteurs du site web de notre campagne électorale.

    Soyez tous les bienvenus sur ce site dont la consultation vous permettra de prendre connaissance, à travers ses rubriques, des fondements de notre approche politique, sociale, économique et culturelle, ainsi que de l’ensemble de nos choix et des réalisations et acquis accumulés au bénéfice de notre peuple, depuis le Changement du 7 novembre 1987.

    Soyez les bienvenus dans ce périple à travers le programme que je propose aux électrices et aux électeurs , à l’occasion de l’élection présidentielle du 24 octobre 2004.

    Un programme dont les thèmes et les orientations attestent de notre volonté de relever les défis avec confiance et assurance et de remporter les enjeux de la prochaine étape, pour poursuivre et faire avancer le processus de construction et de modernisation, afin de hisser la Tunisie aux rangs des pays développés.

    Un programme dont nous nous sommes préoccupés de conformer les thèmes aux aspirations de notre peuple et aux ambitions de toutes ses couches et catégories sociales.

    Un programme pour la Tunisie de demain.

    Soyez les bienvenus sur ce site dont la consultation vous permettra de vous rendre compte des étapes que nous avons franchies sur le chemin de l’avenir que nous ambitionnons pour la Tunisie et pour ses générations futures.

    La Tunisie du progrès, de la modernité, de la solidarité, de la tolérance, de la liberté et du bien-être.

    La Tunisie, patrie du dialogue et de la modération.

    Zine El Abidine Ben Ali


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    "LES 3 DECENNIES BOURGUIBA" Le Livre...

    Bourguiba, fondateur de l'état tunisien et libérateur de la femme.
          (1901-2000)




    ASSOCIATION DU SOUVENIR DE BOURGUIBA
    Crée le 27 Novembre 2004, Journal Officiel N°48.
    Siège: 6 Bd Jourdan 75014 Paris


    L'Association a pour but de perpétuer le souvenir d'Habib Bourguiba; à cet effet, elle a vocation à conserver notamment les objets et documents rappelant son souvenir, à encourager les colloques, rencontres, débats et recherches à son sujet.


    2005 © Bourguiba.net

     
     
    Habib Bourguiba
    (1903-2000)
    Leader de la lutte pour l'indépendance (1932-56), et Fondateur de la Tunisie moderne (1957-1987).




     

    Enfance et études du jeune Bourguiba (1903-1927)

        Fils d'un officier de l'armée symbolique que l'occupant français avait accordée au bey de Tunis, Habib Bourguiba est né officiellement le 3 août 1903 à Monastir, dans une famille de condition modeste, mais une forte incertitude demeure sur cette date qui, selon certains de ses biographes, pourrait avoir été falsifiée de quelques années pour rajeunir le «combattant suprême».

        Après avoir obtenu son certificat d'études primaires à l'école Sadikienne, il entame ses études secondaires au Collège Sadiki à Tunis où il décroche le Brevet d'arabe avant de s'inscrire au Lycée Carnot où il obtient, coup sur coup, la première partie puis la seconde partie du Baccalauréat, en 1924. Il s'embarque ensuite pour Paris (Sorbonne) où il poursuit ses études supérieures à la Faculté de Droit et à l'Institut d'Etudes Politiques. En 1927, il y obtient respectivement sa Licence en Droit et le Diplôme supérieur d'Etudes Politiques.

        Il rencontra durant son séjour en France une femme française, Mathilde, qu'il épousa en 1927. Elle lui donnera son fils Habib qui deviendra l'un de ses conseillers les plus écoutés.
     

    Le militantisme débutant et la formation du Néo-Destour (1927-1934)

        De retour à Tunis dès l'obtention de ses diplômes en 1927, il exerce sa profession d'avocat, parallèlement à d'autres activités. Ainsi, il participe à la rédaction de nombreux articles dans les journaux nationalistes qui paraissaient à l'époque, tels "La Voix du Tunisien" et "l'Etendard Tunisien". Le 1er novembre 1932, il crée, de concert avec un groupe de compagnons, le journal "L'Action Tunisienne" qu'il dirige en personne.

        A la suite du Congrès du Parti du Destour, tenu le 12 mai 1933, il devient membre de la Commission Exécutive du Parti. Cependant, le 9 septembre 1933, il en démissionne après avoir fait l'objet de vives réprimandes pour avoir fait partie d'une délégation de dignitaires de Monastir qui s'était rendue au Palais du Bey pour protester contre le gouverneur de la ville qui avait autorisé l'inhumation du fils d'un naturalisé dans le cimetière musulman.

        Il s'emploie, par la suite, à expliquer les raisons de sa démission de la Commission exécutive, jusqu'à ce qu'il fût décidé de réunir un congrès extraordinaire du parti, le 2 mars 1934 à Ksar Hellal. Ce congrès se termine par la dissolution de la Commission exécutive et la constitution d'un Bureau politique composé comme suit : le Dr Mahmoud Materi, Président; Habib Bourguiba, Secrétaire Général; Tahar Sfar, Bahri Guiga et M'hammed Bourguiba, membres, fondant le Néo-Destour.
     

    La répression coloniale (1934-1940)

        Au milieu des années 30 et après la nomination de Marcel Peyrouton comme Résident général de France en Tunisie, la répression coloniale se fait plus violente dans le pays. Les militants nationalistes font alors l'objet de mesures d'éloignement dans le Sud tunisien : Le Leader Habib Bourguiba et certains de ses compagnons sont ainsi assignés à résidence à Kébili puis à Borj Leboeuf.

        La résistance nationale se poursuit, cependant, sous diverses formes, jusqu'à la remise en liberté des leaders exilés, et cela à la suite de l'accession du Front populaire au pouvoir en France (le 3 mai 1936), sous la conduite de Léon Blum. Ils reprirent alors leur combat, le Bureau politique s'employant activement à concrétiser les revendications patriotiques, dès lors que le Gouvernement français avait failli à ses engagements. L'atmosphère devint des plus tendues, vers la fin de 1937, au lendemain du Congrès de la Rue du Tribunal, qui proclama sa défiance vis-à-vis du Gouvernement français en raison de ses orientations incompatibles avec les promesses faites.

        Alors, le mouvement national eut à faire face à des événements sanglants qui connurent leur paroxysme le 9 avril 1938 et à la suite desquels le Leader Habib Bourguiba et ses compagnons furent arrêtés et détenus à la prison civile, ainsi qu'à la prison militaire où il fit l'objet d'un long interrogatoire pour conspiration contre la sûreté de l'Etat, avant d'être transféré à la prison de Téboursouk puis à des prisons en France.
     

    Bourguiba et la guerre (1940-1944)
     

        Le régime de Vichy le livra à Rome en 1940 à la demande de Mussolini qui espérait l'utiliser pour affaiblir la Résistance en Afrique du Nord. Cependant Bourguiba ne voulut pas cautionner des régimes fascistes et lança le 8 août 1942 un appel en faveur du soutien aux troupes alliées face aux forces de l'Axe. Cette position lui valut d'être aussitôt arrêté par les Allemands, mais allait être à l'origine de sa remise en liberté, en avril 1944.
     

    Bourguiba ambassadeur de la cause tunisienne. (1945-1949)

        En 1945 cependant, la position française resta inchangée et Bourguiba partit s'installer au Caire, où se trouve le siège de la Ligue des Etats Arabes, en vue de rallier des soutiens à la cause nationaliste tunisienne. De concert avec Abdelkrim Al Khattabi, il y participe à la fondation du Bureau du Maghreb Arabe, avant de repartir pour New York, en décembre 1946, afin de faire connaître la cause de la Tunisie aux Nations Unies. Dans les années qui suivirent, Bourguiba visita de nombreux pays, où sa forte personnalité lui valut nombre de victoires diplomatiques.
     

    La lutte sur le terrain et l'exil (1949-1954)

        Conscient de l'importance du combat pour la liberté, à partir de l'intérieur même du pays, il rentre en Tunisie en septembre 1949, avant de s'embarquer de nouveau pour la France en vue de gagner des sympathisants au sein de la gauche française et de faire connaître davantage le mouvement nationaliste tunisien. Il annonce un programme en sept points et, intéressé par la première expérience de pourparlers, apporte son soutien à la participation du Leader Salah Ben Youssef au sein du Cabinet Chenik formé en vue des négociations.

        Toutefois, les résultats ne furent pas à la mesure des attentes des nationalistes puisqu'ils débouchèrent sur le Mémorandum du 15 décembre 1951 imposant la co-souveraineté. Habib Bourguiba le rejeta ouvertement, ce qui constitua l'une des premières étincelles de la révolution armée, qui éclata le 18 janvier 1952, date à laquelle se tint dans la clandestinité, le Congrès extraordinaire du Parti dont le Résident Général Jean de Hautecloque avait interdit l'organisation et qui allait réclamer l'indépendance.

        Bourguiba fut alors éloigné à Tabarka, puis à La Galite où il passa deux années en exil, mais conserva le contact avec les patriotes qu'il appelait à la résistance et à la persévérance dans le combat.
     


    Vers l'indépendance (1954-1956)

        Après le rejet des réformes de Pierre Voisard, le 4 mars 1954, il fut transféré à l'île de Groix et dans des endroits proches de Paris d'où il continua de suivre l'évolution de la cause tunisienne. Arrivé au pouvoir en France, le 18 juin 1954, Pierre Mendès-France effectua une visite en Tunisie et prononça son fameux discours du 31 juillet 1954 dans lequel il annonça que son Gouvernement reconnaissait l'autonomie interne de la Tunisie. Un Gouvernement intérimaire fut alors constitué en vue des pourparlers, avec la participation de trois membres du Parti du Néo-Destour; et il fut procédé à la signature du Traité de l'autonomie interne, le 3 juin 1955.

        Un différend majeur éclata alors, entre le Leader Habib Bourguiba et le Secrétaire général du Néo-Destour, le Leader Salah Ben Youssef pour qui les accords de l'autonomie interne constituaient un pas en arrière. Le différend s'aggrava au point de provoquer une scission dans les rangs des militants et de fissurer l'unité nationale. Le différend allait être tranché au profit de Bourguiba, lors du congrès que le Néo-Destour tint à Sfax le 15 octobre 1955. Quelques mois plus tard, le cours de l'histoire allait aider les Tunisiens à réclamer l'indépendance totale. Le Gouvernement tunisien engagea, en effet, des pourparlers qui s'achevèrent par la signature du Protocole du 20 mars 1956.


     

    La constitution d'un état moderne (1956-1971)

        Le 8 avril 1956, il fut procédé à l'élection de l'Assemblée Nationale Constituante dont le Leader Habib Bourguiba fut le premier président. Le 14 avril 1956, il fut chargé de former le premier gouvernement de la Tunisie indépendante. Le 25 juillet 1957, était proclamé le régime républicain et Bourguiba devenait Président de la République.

        Il entreprit, depuis lors, de débarrasser le pays de toutes les séquelles de la période coloniale. Les réformes se succédèrent pour mettre en place un Etat moderne, parachever la souveraineté nationale et moderniser la société, à travers la propagation de l'enseignement et la promulgation du Code du statut personnel. Le pays fut divisé en 14 provinces, appelées Gouvernorats, dotés d'une administration moderne. Le Congrès de Bizerte instaura la coexistence des trois secteurs (public, privé et coopératif); mais l'expérience de coopérativisation ayant manqué détruire l'économie du pays, Bourguiba se résolut à changer d'orientation économique à partir d'octobre 1969.

        Défenseur passionné d'une modernité arabe, l'ancien président s'est également distingué de ses homologues en politique étrangère. Vingt ans avant le président égyptien Anouar el-Sadate, il préconise la normalisation des rapports avec Israël en proposant la création d'une fédération entre les Etats arabes et l'Etat hébreu, une suggestion qui lui attirera les foudres des nationalistes de la région. Sous la pression de ses partenaires, Habib Bourguiba condamne à son tour les accords de paix de camp David en 1978, ce qui, en contrepartie, vaudra à la Tunisie d'accueillir le siège de la Ligue arabe, puis celui de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

        Enfin, bien que l'Islam reste la religion d'état, le pouvoir des chefs religieux fut grandemant réduit. Les femmes accèdent à un statut inouï dans le monde arabe, dépassant même celui des Françaises dans certains domaines. La polygamie est interdite, le divorce autorisé et l'avortement légalisé.

        Habib Bourguiba divorce de Mathilde puis épouse Wassila à qui il remettra de plus en plus de pouvoir, l'âge venant.
     

    Les faux pas de Bourguiba (1971-1987)

        Le 11 octobre 1971, les assises du congrès du Parti Socialiste Destourien tenues à Monastir adoptèrent une orientation qui n'eut pas l'heur de lui plaire. Alors, un deuxième congrès, convoqué, toujours à Monastir, le 12 septembre 1974, décida d'amender la Constitution de façon à instituer la présidence à vie au bénéfice du Leader Habib Bourguiba.

        Quoiqu'elle eût à connaître durant les années 70 une période de relance économique, grâce à l'adoption d'une politique de libéralisation de l'économie mise en place par feu Hédi Nouira, la Tunisie ne fut pas à l'abri des convulsions politiques, sociales ou économiques, qui allaient s'amplifier, tout particulièrement au milieu des années 80. Le clientilisme (ou "pistonnage") prit de plus en plus d'ampleur jusqu'à étouffer le développement économique social du pays. La situation devint d'autant plus complexe que l'âge avancé du Leader Habib Bourguiba, l'aggravation de son état de santé et son incapacité de gérer les affaires de l'Etat, attisaient les convoitises de tous ceux qui, autour de lui, s'entre-déchiraient pour la succession.

        Le pays s'engagea ainsi dans une crise politique et sociale étouffante, rendue encore plus grave par la dégradation de la situation économique qui était perceptible à travers la paralysie des rouages de l'Etat et l'obscurcissement des horizons devant les Tunisiens et les Tunisiennes, aiguisant leur sentiment d'inquiétude, de désespoir et de perte de confiance en le présent comme en l'avenir. Cette situation favorisa la montée de l'Islamisme, ce qui mena le pays au bord de la guerre civile, avec des émeutes de plus en plus vives. 

        Commencé dans une atmopshère de libéralisme et de laïcisation de la société tunisienne, le long règne de Bourguiba s'achève dans une atmosphère de crépuscule alimentée par une une grave crise économique et une véritable paranoïa du chef de l'Etat, engagé dans une lutte sans merci contre la montée de l'islamisme menée par le général Ben Ali.
     

    La destitution du 7 novembre 1987

        Devant les dangers qui guettaient le pays et les menaces qui pesaient sur sa sécurité et sa stabilité, Zine El Abidine Ben Ali, nommé Premier Ministre, le 2 octobre 1987, se résout à intervenir, le 7 novembre de la même année. Certificats médicaux à l'appui, il destitua le Président Bourguiba, jugé sénile, et prit en main les destinées du pays à l'issue d'un «coup d'Etat médical», unique dans les annales du monde arabe.

       Dans sa Déclaration du 7 novembre, le Président Ben Ali a rendu hommage aux énormes sacrifices consentis par le Leader Habib Bourguiba, premier Président de la République Tunisienne, en compagnie d'hommes valeureux, au service de la libération de la Tunisie et de son développement.
     


    Maladie et disparition du Leader

        Le Président Ben Ali a entouré le Leader Habib Bourguiba de ses attentions et de sa sollicitude, en hommage à la place qu'il occupe dans l'histoire du pays et aux services louables qu'il a rendus à la patrie. Le Leader Habib Bourguiba fut assigné à résidence à Monastir, sa ville natale, où il s'était fait construire un imposant mausolée de marbre blanc, dans une résidence confortable et où il bénéficia d'une sollicitude constante de la part d'une équipe médicale et d'un personnel attentif à tous ses besoins. Habib Bourguiba se disait lui-même «bien traité» par le nouveau pouvoir. Souffrant de troubles de l'élocution et de l'attention depuis plusieurs années, le «combattant suprême» recevait parfois quelques visiteurs étrangers, mais aussi l'actuel chef de l'Etat, qui aimait néanmoins s'afficher aux côtés de celui qui restera dans l'histoire comme le véritable fondateur de la Tunisie moderne. De son côté, le Leader Habib Bourguiba rendit visite au Président Ben Ali, au Palais de Carthage, le 13 mai 1990.


        Le 5 mars 2000, Bourguiba est hospitalisé en urgence, mais retourne chez lui 8 jours plus tard, où il mourra  le 6 avril 2000 à l'âge de 97 ans environ.

        Avec la disparition du Leader Habib Bourguiba, la Tunisie et le monde perdent l'un des chefs historiques qui ont conduit leurs pays à l'indépendance et à la liberté, et l'un des plus grands hommes que le vingtième siècle ait connus au Maghreb, dans le monde arabe, en Afrique et dans le Tiers-monde.
     

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